Depuis plusieurs mois, les habitants de la Presqu'île de Lyon, au nord de la place Bellecour, redoutent les week-ends. Confrontés aux incivilités et au tapage nocturne, des riverains ont alerté les pouvoirs publics et ont constitué le collectif baptisé "Presqu'île en Colère".
Face aux incivilités, aux comportements bruyants de certains automobilistes les nuits de fin de semaine en Presqu’île de Lyon, les pouvoirs publics ont décidé de passer à l’action. Plusieurs mesures concrètes (arrêtés d’interdiction de circulation, vidéo-verbalisation ou encore renforcement d’effectifs de forces de l'ordre) ont été détaillées au cours d’une réunion qui s’est tenue à l’hôtel de ville vendredi 20 septembre avec les riverains et associations de commerçants.
Des riverains qui voudraient bien pouvoir dormir
Après cette réunion, comment s’est déroulé le week-end en presqu’île nord de Lyon ? "On a mieux dormi et ça fait du bien," a expliqué Sarah Bodhuin sur le plateau de France 3 Rhône-Alpes ce lundi midi. La jeune femme est l’une des représentantes du collectif Presqu’île en colère. Elle vit rue Edouard Herriot. Et le week-end dernier, les nuits semblaient avoir retrouvé leur calme dans cette rue, "comme dans toutes les rues autour de ce périmètre," a constaté la jeune femme, "en revanche, sur les quais de Saône, c’était moins facile".
Face aux incivilités, aux concerts de klaxons, aux rodéos et au tapage nocturne, le collectif de riverains demandait depuis plusieurs mois des mesures pour retrouver le calme dans le quartier situé au nord de la place Bellecour, le quartier surnommé aussi "le carré d'or". Des riverains de cette partie de l'hyper-centre de Lyon qui se sentaient oubliés...
La mairie de Lyon a-t-elle fini par entendre les riverains de ce secteur commerçant de la Presqu’île ? "A notre demande, la rue Edouard Herriot faisait partie du périmètre à sécuriser. Les demandes ne concernaient pas seulement la rue Herriot mais l’ensemble de la presqu’île nord," a tenu à préciser Sarah Bodhuin. "Le but c’est que ces solutions demandées (nb :aux élus locaux et aux pouvoirs publics) depuis très longtemps soient effectivement mises en place pour retrouver le calme dans l’ensemble de la presqu’île nord."
Le collectif Presqu’île en Colère, qui est suivi par près de 2800 membres sur Facebook, envisage-t-il une action en justice ? "On a un début d’action," explique Sarah Bodhuin, "aujourd’hui c’est un courrier amiable qui va être envoyé aux différentes institutions, aux pouvoirs publics, pour acter dans le temps les solutions proposées vendredi… sachant que ces solutions nous avaient déjà été proposées". La lyonnaise prévient cependant : "on reste vigilant pour que ce ne soit pas que des effets d’annonce, et que ce soit suivi dans les faits."
A l’approche du week-end, l’inquiétude de la jeune femme a-t-elle disparu ? "Inquiète ce n’est pas le mot, en fait on appréhende. A 8h du soir, on commence à avoir des nœuds au ventre parce qu’on sait qu’on ne va pas dormir," explique-t-elle. Il faudra probablement encore du temps avant que les habitants retrouvent une certaine sérénité.