TEMOIGNAGE. Lyon : victime d'une agression homophobe, il ne veut pas "que ça tombe dans l'oubli"

Une violente agression homophobe a eu lieu dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 septembre à Lyon. Deux jeunes âgés de 23 et 24 ans ont été pris à partie et frappés par un groupe d'individus. Les faits se sont produits, quai Pêcherie, dans le 2e arrondissement. Une enquête est ouverte. 

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"On était assis sur les marches, comme un vendredi soir classique, on ne demandait rien," explique un étudiant lyonnais, "puis un individu est venu et nous a dit 'moi, je suis pas pédé', une fois, deux fois, trois fois... puis au bout de la troisième fois, ça a rameuté son groupe." Le jeune homme poursuit : "ils sont arrivés à huit sur nous. On était deux. Les coups sont partis tout de suite." Le couple de 23 et 24 ans a été littéralement passé à tabac dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 septembre, quai Pêcherie dans le 2e arrondissement de Lyon. Le groupe s'est déchaîné sur les deux jeunes hommes. "Moi j'ai pris un coup de bouteille sur le visage, j'ai eu quatre points de suture," raconte-t-il. Son ami a également été victimes de ce déferlement de violence gratuite : "mon copain était par terre en train de se faire tabasser, je n'ai rien pu faire, je l'ai regardé se faire tabasser en essayant de chercher de l'aide," raconte-t-il, encore sous le coup de l'émotion.

Trois et cinq jours d'ITT

Le caractère homophobe de cette agression ne semble pas faire de doute. L'un des deux jeunes hommes a réussi à échapper au groupe et à trouver de l'aide alors que son ami était toujours roué de coups. Les agresseurs ont finalement pris la fuite en volant les affaires de leurs victimes et en les menaçant de représailles. Pris en charge par les pompiers et hospitalisés, ils ont obtenu trois et cinq jours d'Incapacité totale de travail (ITT). Une enquête pour "vols commis avec violence, en réunion et en raison de l'orientation sexuelle des victimes" a été ouverte. L'une des victimes a souhaité prendre la parole.

L'étudiant lyonnais a fini par trouvé du secours auprès de passants: "j'ai trouvé trois personnes qui ont été vraiment géniales, qui sont venues vraiment à notre aide et qui nous ont accompagnés jusqu'à ce que les pompiers arrivent." Le jeune homme avoue, "j'ai eu très peur !".

Témoigner pour éviter la banalisation 

Plusieurs jours après l'agression, le jeune homme fait part de son incompréhension : "c'est difficile de devoir se dire que juste parce qu'on est ce qu'on est, on se fait taper, on se fait tabasser, on se fait lyncher !". L'étudiant ne veut pas se laisser abattre par cette agression : "Je ne veux pas vivre dans cette peur et me dire que je vais devoir rester chez moi maintenant, m'enfermer pour que plus rien ne se passe. Non, je vais continuer à vivre. Ma vie, elle continue. J'espère qu'il va se passer quelque chose, que les gens vont réagir et qu'on va avoir du soutien."

Le jeune homme ne veut plus entendre dire, comme il l'a entendu dans la bouche des pompiers, des policiers et du personnel hospitalier : "malheureusement ce sont des choses qui arrivent". Si l'étudiant a voulu témoigner, c'est justement pour dénoncer une banalisation de la haine : "je ne veux pas que ça tombe dans l'oubli et qu'on banalise ces choses-là. Ce ne sont pas des choses qui devraient arriver !". En Auvergne-Rhône-Alpes, l'association SOS-Homophobie a recensé plus d'une centaine d'actes à caractère homophobe depuis le début de l'année 2019.

Cette agression a fait réagir les élus 

David Kimelfeld, Président de la Métropole de Lyon, a dénoncé sur twitter "un déferlement de coups, une violence inexplicable et inexcusable". Il a adressé au jeune couple tout son soutien.  Le maire de Lyon, Gérard Collomb, n'a pas manqué non plus de réagir sur Twitter et s'est dit "indigné par cette violente agression homophobe". L'élu a condamné les faits "avec la plus grande fermeté". Gérard Collomb a tenu à apporter tout son soutien aux victimes de "cet acte odieux et intolérable".
 
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