Dans le quartier de La Croix Rousse à Lyon, l’un des derniers vidéoclubs de France s’inspire des plus grandes plateformes en ligne et propose un abonnement à 10 euros par mois pour un accès illimité aux 9000 films
Au temps des plateformes en ligne comme Netflix, Salto ou encore Disney plus, franchir la porte d’un vidéoclub comme celui de l’Aquarium ciné-café, à la Croix-Rousse, est presque un voyage dans le temps. Les DVD accrochés au mur se mêlent à ceux rangés par dizaines dans les bacs, et il est même possible de visionner par vidéo projecteur les films directement sur place. Mais si le lieu repris en 2016 par Damien Vildrac, permet au plus nostalgique de se remémorer des vieux souvenirs, pour le propriétaire il était aussi primordiale de vivre « avec son temps ». Depuis début septembre le vidéoclub bouscule les codes de la location de DVD en s’inspirant des plateformes et proposant une formule exceptionnelle à 10 euros par mois.
10 euros par mois pour 9000 films
L’offre est simple : payer 10 euros par mois sur place ou en ligne pour avoir un accès illimité à tous les DVD du vidéoclub : « Soit un accès illimité à 9000 références que ça soit des films ou des séries contre par exemple 4000 films proposés sur Netflix. » ajoute Clément Seguin, responsable du vidéo club. Une formule pour fidéliser la clientèle et surtout survivre face aux plateformes en ligne : «Il fallait répondre aux attentes actuelles. Nous nous sommes rendu compte que pendant le confinement tout se faisait par abonnement en ligne ! Alors pourquoi pas faire pareil avec la location de DVD ». Et pour ceux qui n’ont pas de lecteur DVD le vidéoclub a pensé à tout et en fournit à ses adhérents « pour 3 euros seulement ».
Concurrencer les plateformes en ligne comme Netflix
Notre algorithme n’est pas un ordinateur mais un humain, les gens aiment vraiment être conseillés
Clément Seguin
Et pour concurrencer les plateformes aussi géantes que Netflix et séduire un jeune public souvent attiré par les plateformes en ligne, les propriétaires du vidéoclub misent sur la quantité de films et séries qu’ils proposent. « Nous achetons 8 nouveaux DVD par semaines. Nous avons aussi bien des classiques comme tous les films de Truffaut ou ceux de Godard, que les nouveautés comme le dernier film documentaire sur Notre-Dame-de-Paris ou le dernier drame avec Adele Exarchopoulos. Nous avant même parfois des films avant même qu’ils ne soient disponibles sur les plateformes en ligne.» Autre avantage selon le gérant, la disponibilité des films du vidéoclub contrairement à ceux proposés par les plateformes. Il explique : « Nos 9000 films et séries restent dans le vidéoclub éternellement et n’ont pas de dates limites, enfin pas tant que le DVD ne s’épuise pas (rire). Contrairement aux plateformes qui renouvèlent leur offre très régulièrement.» Dernier avantage : les conseils du vendeur : «Notre algorithme n’est pas un ordinateur mais un humain, les gens aiment vraiment être conseillés et se laissent tenter par des films auxquels ils n’auraient jamais pensé. »
Il y a bien sur ceux qui ont connu l’âge d’or du DVD et sont nostalgiques, mais il y aussi des cinéphiles comme les élèves en cinéma qui veulent se replonger dans les classiques
Clément Seguin
La nostalgie du DVD
Si les vidéoclubs disparaissent les uns après les autres, pour Clément Seguin le DVD a encore de beaux jours devant lui. « Parmi nos 300 adhérents il y a bien sur ceux qui ont connu l’âge d’or du DVD et sont nostalgiques, mais il y aussi des cinéphiles comme les élèves en cinéma qui veulent se replonger dans les classiques ou encore des personnes qui ont simplement raté un phénomène au cinéma ». Depuis septembre nous avons 100 nouveaux adhérents ! »
Le 28 juillet dernier l’acteur Brad Pitt a réalisé une interview entouré de DVD en direct du vidéoclub du média Kombini. « Pas de quoi relancer la mode des vidéoclubs mais je pense que tant que le DVD sera l’unique support physique pour un film, il y aura de l’activité. » conclut le responsable du vidéoclub.