Le président de la Métropole lyonnaise a fermement condamné le déferlement de commentaires LGBT-phobes sur les réseaux sociaux après la mise en service d'une rame de tram aux couleurs du Mois des Fiertés.
"Des centaines de commentaires homophobes, pour un habillage de tramway faisant simplement la promotion de l'inclusion des LGBT dans le sport. On n'a pas de telles vagues de haine quand on en fait pour soutenir notre Olympique lyonnais ou des artistes de street art locaux". C'est par ces mots, publiés sur son compte X (ex-Twitter) jeudi 6 juin, que Bruno Bernard a souhaité exprimer sa désapprobation face aux nombreuses réactions discriminatoires postées sur les réseaux sociaux suite à la mise en circulation d'une rame de tram aux couleurs LGBT-friendly deux jours plus tôt.
Le Président de la Métropole de Lyon insiste sur la nécessité de se mobiliser pour faire cesser les agressions à l’encontre des personnes LGBT+ : "Vous sous-estimez le niveau de violence encore présent contre elles", insiste-t-il dans son tweet.
🏳️🌈 Des centaines de commentaires homophobes, pour un habillage de tramway faisant simplement la promotion de l'inclusion des LGBT dans le sport.
— Bruno Bernard (@brunobernard_fr) June 6, 2024
On n'a pas de telles vagues de haine quand on en fait pour soutenir notre Olympique lyonnais ou des artistes de street art locaux.… pic.twitter.com/66JQrudfSJ
"Nous sommes choqués par ces attaques symboliques contre les personnes LGBT, qui traduisent une volonté de certains de les invisibiliser dans l'espace public", réagit Arthur Desachy, délégué local de SOS-Homophobie Lyon. "Mais, tristement, nous ne sommes pas surpris : partout où telles initiatives sont prises, cela suscite les mêmes réactions".
Continuer le travail de sensibilisation
À l’occasion du Mois des Fiertés, la Métropole et la Ville de Lyon célèbrent - comme de nombreuses collectivités ou entreprises - la diversité en matière d’identité de genre et d’orientation sexuelle avec toute une programmation d'événements et d'animations. Mais également par des expressions sur la voie publique : ce tram "rhabillé" par l’artiste lyonnaise Jeanne Saboureault qui circulera tout l’été pour diffuser son message de tolérance, et des passages piétons doublés d'arcs-en-ciel.
Des initiatives qui ont leurs opposants : à peine dessiné sur un carrefour du quartier de Guillotière (7ᵉ arrondissement), l'arc-en-ciel a été souillé par des tags anonymes. "Il sera inauguré, comme prévu, ce vendredi 7 juin à 18h30, car il n'est pas question de céder à la pression", ajoute Arthur Desachy. Pour le militant, "il reste un gros travail de sensibilisation à faire, auprès de tous les publics : l'homophobie n'est pas l'apanage d'une partie de la population. Nombre de ces attaques reposent sur de la méconnaissance et des schémas de haine reproduits sans réflexion".
SOS-Homophobie Lyon s'emploie à combattre les préjugés par des interventions en milieu scolaire ou sur le lieu de travail (particulièrement dans des établissements accueillant du public : hôpitaux, bureaux de police, etc.). L'association est signataire d'une Convention locale de lutte contre les violences LGBTphobes rédigée en 2020 à Lyon et qui va être renouvelée cette année, en partenariat avec la Métropole, la Ville, le Rectorat d'Académie, la Préfecture du Rhône et le Procureur de la République.