Treize anciens membres du groupe d'ultradroite dissous Génération identitaire sont accusés d'avoir reconstitué illégalement une nouvelle association. Ils ont été interpellés en France ce mardi.
Leur association Génération identitaire (GI), basée dans le Vieux Lyon, a été dissoute par le Gouvernement il y a trois ans. Une mesure qui n'aurait pas découragé treize de ses anciens cadres, selon franceinfo. Ils sont soupçonnés de "s'être regroupés au sein d'une nouvelle association nommée Argos" dont les objectifs seraient "proches" de Génération identitaire, selon une source proche du dossier contactée par l'AFP. Quatre autres personnes sont toujours recherchées par les gendarmes de la section de recherches de Paris, selon une autre source.
De Génération identitaire à Argos
Sur son site, l'association Argos affirme défendre "notre civilisation multimillénaire, mutilée par des décennies de délires progressistes, d'amnésie forcée et de soumission aux autres civilisations."
Sur Telegram, des militants de la mouvance ultradroite ont annoncé que "plusieurs patriotes de l'association de soutien aux lanceurs d'alerte (ASLA)", une autre structure née de la dissolution de Génération identitaire, "ont été placés en garde à vue".
"Des perquisitions ont eu lieu ce matin, à 6h, dans toute la France chez ceux qui ont osé résister. (Paris, Lyon, Savoie...)", ont affirmé ces militants.
Selon une des deux sources, ces perquisitions ont été notamment menées à Paris, Lyon et en Savoie.
L'AFP n'a pas pu se faire confirmer que certains des suspects étaient aussi membres d'ASLA.
Ce coup de filet survient dans le cadre d'une enquête ouverte pour "participation au maintien ou à la reconstitution d'une organisation" après "un signalement par article 40 du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin".
Le ministre de l'Intérieur s'est d'ailleurs félicité de cette opération. "En 2021, nous avions dissous ce groupuscule violent d’ultra-droite à la demande d'Emmanuel Macron. Nous ne laisserons aucun groupe dissous se reconstituer. Merci à la justice pour son action forte suite au signalement que j’ai effectué.
Une "persécution politique" selon l'avocat d'un mis en cause
"On a une accélération, une multiplication des procédures contre la mouvance identitaire qui s'apparente à une persécution politique", a réagi auprès de l'AFP l'avocat Pierre-Vincent Lambert, qui se présente comme "le conseil d'une partie des mis en cause".
"On a des dossiers qui étaient (dormants) depuis des années qu'on fait revenir vers les tribunaux. Pour une affiche, une banderole ou une petite action c'est quarante-huit heures de garde à vue et des perquisitions quasiment systématiquement", a ajouté Me Lambert, dénonçant des "moyens disproportionnés".
Génération identitaire, mouvement politique de l'ultradroite plaidant pour la "défense" de l'identité européenne, s'est fait connaître par la médiatisation d'opérations spectaculaires contre l'islam et les migrants.
Le décret de dissolution de GI faisait notamment état de "liens avec des groupuscules d'ultradroite dont GI reçoit un soutien logistique et qui défendent une idéologie appelant à la discrimination, à la violence ou à la haine au nom de théories racialistes ou suprémacistes".