Le groupe d'extrême droite Génération identitaire dissous en Conseil des ministres

Le groupe d'extrême droite Génération identitaire, basé à Lyon, a été dissous ce mercredi 3 mars en Conseil des ministres. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin affirme que cette association "incite à la discrimination, à la haine et à la violence".

Le groupe d'extrême droite Génération identitaire (GI), basé dans le Vieux-Lyon, a été dissous mercredi en Conseil des ministres, a annoncé dans un tweet le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en affirmant que cette association "incite à la discrimination, à la haine et à la violence".

"Cette association et certains de ses militants doivent être regardés comme tenant un discours de haine incitant à la discrimination ou à la violence envers des individus en raison de leur origine, de leur race et de leur religion" et, "par sa forme et son organisation militaires", GI "peut être regardée comme présentant le caractère d'une milice privée", justifie M. Darmanin dans le décret de dissolution.

 

 

Liens douteux

La procédure avait été lancée mi-février par le ministre avec l'envoi à l'association d'un argumentaire auquel GI avait jusqu'au 24 février pour répondre. Le décret de dissolution fait également état des "liens avec des groupuscules d'ultradroite dont (GI) reçoit un soutien logistique et qui défendent une idéologie appelant à la discrimination, à la violence ou à la haine au nom de théories racialistes ou suprémacistes". Il y est encore noté que l'association a reçu des dons de Breton Tarrant, l'auteur de l'attentat de Christchurch (Nouvelle-Zélande) qui a fait 51 morts en mars 2019. Lors de son audition, en avril 2019, par la commission d'enquête parlementaire sur les groupuscules d'extrême droite, l'ancien directeur de TRACFIN Bruno Dalles avait affirmé que Brendon Tarrant était "membre bienfaiteur" de GI.
    

Génération Identitaire tente des recours

Les militants de Génération identitaire ont aussitôt annoncé leur décision de saisir le Conseil d'Etat. Leur avocat, Me Pierre-Vincent Lambert, va déposer un recours auprès du conseil d’Etat pour excès de pouvoir ainsi qu’un référé auprès de la haute juridiction administrative pour annuler la suspension. Deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) vont également être déposées par l’organisation à laquelle le Rassemblement national a apporté son soutien au nom de la liberté d’expression. Avant la décision du conseil des ministres, une vingtaine de militants a tenté ce matin une dernière action à Paris, avortée par l'intervention des forces de l'ordre. 

 

Place forte lyonnaise

Génération Identitaire était très implanté depuis des années à Lyon, et notamment dans le Vieux-Lyon où il disposait d'un bar associatif, la Traboule, et d'une salle de boxe, l'Agogée. "La France ne cautionne pas les actions anti-migrants aux frontières dans les Pyrénées et dans les Alpes, l’attaque de mosquées à Poitiers ou à Lyon, les appels à la haine contre les migrants et les Français de confession musulmane, la défiance à l’égard des élus et des autorités publiques", s'est félicité le député de Lyon (LREM) Thomas Rudiguoz, qui espérait cette décision.

 

Grand ménage

C'est la deuxième formation d'ultradroite lyonnaise dissoute par le gouvernement en moins de deux ans. En avril 2019, le Bastion Social, créé par d'anciens membres du GUD, avait connu le même sort. Par ailleurs, le ministère de l'Intérieur a également, ces derniers mois, obtenu la dissolution de trois asssociations proches de la mouvance islamiste (CCIF, BarakaCity, et le collectif Cheikh Yassine) dans le sillage de l'assassinat de Samuel Paty en octobre 2020, et de celle du groupe ultranationaliste turc des "Loups gris".

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