Trois militants de Dernière Rénovation avaient aspergé de peinture orange la façade de la préfecture du Rhône en mars dernier. Ils entendaient dénoncer l'inaction climatique du gouvernement. Ils ont été condamnés mardi à 1.000 euros d'amende avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon.
Le 22 mars 2023, la façade de la préfecture du Rhône, donnant sur le Cours de la Liberté, avait été maculée de peinture orange. Ces projections sur le bâtiment emblématique de l'État vont aujourd'hui coûter cher à leurs auteurs. Trois militants écologistes, deux hommes et une femme d'une trentaine d'années, viennent d'être condamnés par le tribunal correctionnel de Lyon.
130 000 euros
Ce mardi 19 décembre, les trois militants de Dernière Rénovation ont été condamnés à une amende de 1000 euros avec sursis. Outre cette amende, ils ont aussi été condamnés à payer 76 000 euros pour participer aux frais de réparation et de nettoyage de la façade de la préfecture. De l'argent pour couvrir les lourds frais de nettoyage.
La préfecture du Rhône avait en effet produit une facture de 130 000 euros pour effectuer les travaux de réparation et le nettoyage des grilles et de la façade. Cette dernière est classée à l'inventaire des monuments historiques.
Peinture lavable
"Notre peinture orange est lavable. Mais le gouvernement, lui, commet des crimes climatiques qui ne sont pas réparables", c'est avec ces mots qu'une militante du collectif écologiste "Dernière rénovation" avait justifié la projection de peinture orange sur le bâtiment le 22 mars dernier. L'opération, qui avait été tenue secrète jusqu'à la dernière minute, avait été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.
La préfecture prise pour cible à #Lyon par des militants écologistes "La résistance que nous opposons est pour réclamer une rénovation thermique de l'ensemble des parcs immobiliers d'ici 2040" #GIEC #écologie pic.twitter.com/khLgJJAlEc
— France 3 Rhône-Alpes (@F3Rhone_Alpes) March 22, 2023
"Désobéissance civile"
La décision de justice a été qualifiée "d'abrupte" par les trois militants condamnés. L'action symbolique voulait attirer l'attention sur la crise climatique et surtout sur la rénovation thermique des bâtiments. "Je me suis rendu compte que pour faire changer les choses, il fallait en venir à la désobéissance civile", a déclaré à la barre un des trois prévenus lors de l'audience. "Je n'ai jamais voulu dégrader le bâtiment", a dit un autre. Son avocat s'est interrogé sur la note globale des travaux, "alors que la peinture avait disparu dans les 48 heures après les faits".
"La peinture orange sur les pierres n'a jamais fait baisser la température" a ironisé le procureur, estimant que "tout cela est de nature à décrédibiliser la lutte contre le réchauffement climatique".