Damien Rieu, militant d’extrême droite affilié à Reconquête, est relaxé dans l’affaire l'opposant à Karim Benzema. Il était poursuivi pour diffamation envers le footballeur.
En juin dernier, le parquet de Lyon avait requis 10 000 euros d’amende, à l’encontre de Damien Rieu, de son vrai nom Damien Lefevre, poursuivi pour diffamation. En cause, deux messages publiés sur X (anciennement Twitter). L’un datant de 2020, accolant des photos d’islamistes armés et de Benzema, accompagné de ce commentaire : "je crois que Benzema veut nous passer un message". L’autre le montrant à côté d’un ancien imam de Meaux (Seine-et-Marne).
Une "base factuelle" suffisante
Le tribunal correctionnel de Lyon a estimé que ce message, même diffamatoire dans les termes, pouvait bénéficier de la bonne foi, ce qui entraîne la relaxe en matière de presse. Me Pierre-Vincent Lambert, avocat de Damien Rieu, se dit "très satisfait pour son client".
"Cette décision, je la trouve logique, sur le plan juridique." Il juge cette décision "intéressante", car "le tribunal estime qu’il y a une "base factuelle" suffisante, développe l’avocat de Damien Rieu. Ce qui veut dire que quand Damien Rieu accuse, avec ironie, M. Benzema de faire passer un message tendancieux, le tribunal estime qu’il y avait une "base factuelle" aux éléments que l’on a produits". Dans ce cas, précise Me Lambert, il s’agit d'un like de Karim Benzema sous la publication d'un sportif du Daguestan "appelant au châtiment divin pour les caricaturistes."
"Une incongruité absolue"
Cette décision du tribunal ne laisse pas sans réaction Me Sylvain Cormier, avocat du footballeur : "que le tribunal associe Damien Rieu à la bonne foi, est une incongruité absolue". En juin dernier, lors de l’audience, il avait affirmé : "on a le droit de se moquer de Karim Benzema, (...) d'avoir une opinion différente de la sienne, mais de l'associer à un terroriste, ça, on n'a pas le droit".
De son côté, Damien Rieu, fête sa "victoire" sur X (anciennement Twitter). "Je viens de GAGNER mon procès face à @Benzema et ses compromissions islamistes", avant de poursuivre : "Le tribunal a reconnu que j'avais parfaitement le droit de dénoncer les ambiguïtés islamiques du Ballon d'Or".