"Un ami, un maître, un camarade de combats", Bruno Gollnisch "profondément peiné" par la mort de Jean-Marie Le Pen

Bruno Gollnisch, compagnon de route de Jean-Marie Le Pen durant 40 ans, réagit à la disparition du fondateur du Front National. Jean-Marie Le Pen s'est éteint le 7 janvier 2024 à l'âge de 96 ans. L'ex-parlementaire, ancien vice-président du FN et enseignant à l'université Lyon 3 s'était préparé à cette disparition.

"Je suis très profondément peiné, puisque c'est un ami, un maître, un camarade de combats avec lequel j'ai connu beaucoup de joies et beaucoup d'épreuves durant des décennies. Je suis très peiné par la mort de cet homme exceptionnel", a réagi ce mercredi matin, 8 janvier, Bruno Gollnisch, au lendemain de la disparition de Jean-Marie Le Pen. 

Bruno Gollnisch explique cependant avoir eu "le temps de se préparer" au décès de son ami. "Je le voyais très régulièrement s'affaiblir". Leur dernière rencontre a eu lieu pendant la trêve des confiseurs. "Il était alité, mais il a encore trouvé le moyen de plaisanter avec moi, de citer des vers de Victor Hugo. Je voyais bien que c'était une flamme qui vacillait et qui allait s'éteindre", explique l'ancien député européen.

Amitié de longue date

Bruno Gollnisch n'avait que 11 ans lorsqu'il a entendu parler pour la première fois de Jean-Marie Le Pen. Un nom prononcé par sa mère. Jean-Marie Le Pen était alors député poujadiste.

Les deux hommes se sont rencontrés "personnellement" dans les années 70. L'enseignant rentrait du Japon. "Je faisais une carrière universitaire, j'étais soucieux de la neutralité de l'enseignement. Donc, je ne me suis pas engagé publiquement, avant qu'on ne me demande, lors d'une réunion du Front National à Lyon, d'être là pour l'accueillir", raconte Bruno Gollnisch. Ce dernier était professeur de langue et civilisation japonaises à l'université Lyon 3 et doyen. "Les conseils de prudence que l'on m'a donnés m'ont décidé à être imprudent et à accepter (de le recevoir). Après cela, tout s'est enchaîné", ajoute-t-il. Bruno Gollnisch est devenu l'homme fort du parti frontiste à Lyon durant plusieurs années. Responsable du FN du Rhône, puis élu député à l'Assemblée nationale en 1986. Trois ans plus tard, il devient député européen sous l'étiquette du parti à la flamme. 

Désaccords

Bras droit de Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch a également dirigé la campagne de Jean-Marie Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2002. En 2011, candidat à la présidence du Front national, Bruno Gollnisch s'est toutefois effacé devant Marine Le Pen. Investitures, nominations au sein du parti frontiste… les deux hommes n'ont pas toujours été sur la même longueur d'ondes, comme le souligne le septuagénaire. "Nous avons eu des désaccords sur certains points (...) Il est évident qu'en 40 ans, on a pu avoir des discussions, peut-être quelques engueulades, mais ça n'a jamais porté atteinte en profondeur à la fraternité qui nous unissait", rapporte l'ancien numéro 2 du Front National. 

"C'était un homme simple, chaleureux, fidèle en amitié, sachant pardonner les abandons et les trahisons, (un homme) pas du tout conforme à l'image qu'on donne de lui", conclut Bruno Gollnisch.