En mars 2020, lors d'une manifestation dans le centre-ville de Lyon, un jeune lyonnais de 16 ans a été blessé à la mâchoire par un tir de lanceur de balle de défense (LBD). La police des polices (IGPN) a mené l'enquête, ses parents s'inquiètent aujourd'hui d'un possible non-lieu.
C'était le 7 mars 2020 place Bellecour à Lyon, quelques minutes après le début d'une manifestation, ce jeune lyonnais reçoit un tir de lanceur de balle de défense au visage : sa mâchoire est fracturée. Il est transporté à l'hôpital. Il subit deux opérations, des infections multiples.
Plus d'un an après les faits, ce jeune âgé de 17 ans a toujours besoin d'un psychologue pour gérer le traumatisme de sa mutilation : "Cela m'arrive régulièrement de faire, encore, des cauchemars. De me réveiller la nuit, d'angoisser par rapport à tout le contexte, l'enquête, et tout ça... Mais sinon, physiquement, ça va beaucoup mieux" témoigne-t-il.
Pour viser la tête, il faut le vouloir.
Pendant des mois, il compile, avec ses parents, des photos, des vidéos et des témoignages. Aujourd'hui, il est certain d'avoir repéré le policier responsable du tir, sur les images vidéos qu'il commente : "le policier, là, on le voit qui tire avec son LBD dans ma direction. Je n'ai pas bougé de l'endroit où j'étais, vu que c'était statique à ce moment-là. Et là il vise dans ma direction. Pas forcément sur moi, mais dans ma direction. C'est des armes qui sont réputées pour être extrêmement précises à 30 mètres et au-delà. Moi, j'étais à une quinzaine de mètres. Pour viser la tête, il faut le vouloir. Peu de choses pourraient démontrer que cela ait pu être accidentel."
Les parents inquiets des conclusions de la police des polices
Selon les parents, l'enquête de l'Inspection Générale de la Police aurait confirmé que leur fils ne constituait pas une menace pour les forces de l'ordre, mais elle n'a pas pu établir la preuve d'un tir dans sa direction. "Tous les éléments qui nous ont été donnés nous laissent penser qu'un des policiers n'a pas dit la vérité. Mais visiblement, on ne s'en émeut pas plus que ça. C'est l'impression qu'on a." explique son père Rémi Terron. "Il y a deux tirs de LBD à la même heure. Le premier touche une victime qui confirme avoir été touchée au ventre. L'autre qui n'aurait touché personne, alors que mon fils a la mâchoire fracassée. Cela me semble extrêmement incriminant. Pour autant, la conclusion de l'IGPN dit qu'elle n'a pas pu identifier le tireur ?" s'insurge Stéphanie Leloutre, la maman de la jeune victime.
Le dossier est désormais dans les mains du Procureur de la République. La famille craint un éventuel non-lieu. La décision devrait intervenir dans les prochains mois.