Une délinquance en baisse dans les transports en commun de Lyon, mais pas assez pour certains élus

Le 11 septembre, le ministère de l'Intérieur a dévoilé une analyse des chiffres de la délinquance sur les principaux réseaux de transports en commun français. Dans la Métropole de Lyon, si la délinquance a opéré un recul entre 2022 et 2023, elle reste supérieure aux chiffres de 2016. Satisfaction pour les uns, insuffisant pour les autres, comme le maire de Saint-Priest.

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La délinquance a baissé de 18 % dans les transports en commun de la Métropole de Lyon (TCL, Cars du Rhône et TER) entre 2022 et 2023, d’après le ministère de l’Intérieur. Le nombre de victimes est passé de 9 900 en 2022 à près de 8 400 l'an dernier. Des faits en recul déjà depuis l'année précédente. Et une nuance à apporter par rapport à la situation de 2016.

Délinquance en baisse 

"La sécurité dans les transports en commun, c'est une priorité absolue pour que le réseau reste attractif. On est satisfait qu'il y ait une baisse de la délinquance sur notre réseau, même si elle est reste toujours trop haute et même si on continue à faire tout ce qu'on peut, avec nos équipes et nos partenaires, pour faire diminuer tous les actes de délinquance sur le réseau TCL ", a souligné Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole de Lyon et de SYTRAL Mobilités ce lundi 16 septembre, quelques jours après l'annonce des chiffres du ministère de l'Intérieur. 

Plus de 250 personnes assurent le contrôle et la sécurité au sein des TCL. Plus une police nationale dédiée aux transports en commun.

Bruno Bernard

président (EELV) de la Métropole de Lyon et de Sytral Mobilités

Plus de 29 millions d'euros par an, des moyens humains, des caméras de surveillance, un travail de partenariat "exceptionnel" avec les forces de l'ordre, de nouveaux dispositifs déployés chaque année... autant d'éléments qui, selon Bruno Bernard, ont contribué à améliorer la situation ces dernières années. Ce dernier ne cache pas sa satisfaction. Pourtant, le nombre de victimes reste important. Il serait même largement supérieur à la situation observée en 2016.  

"20 agressions par jour"

Une satisfaction qui ne fait pas l'unanimité. "Les usagers viennent nous voir très régulièrement, parce qu'ils ne se sentent plus en sécurité dans les transports en commun lyonnais", explique, de son côté, Gilles Gascon. La réaction du maire LR de Saint-Priest, n'a pas tardé sur les réseaux sociaux, après la publication des chiffres du ministère de l'Intérieur sur la délinquance dans les transports en commun. L'élu estime que la situation se dégrade dans l'agglomération lyonnaise et la juge "inacceptable". 

"Malgré une légère baisse entre 2022 et 2023, le nombre de victimes reste bien trop important et surtout bien plus élevé qu’en 2016. Pire, au nombre de victimes pour 1000 habitants, nous sommes le nombre le plus élevé de France après la région parisienne", a écrit l'édile sur Facebook. Paris affiche neuf victimes pour 1 000 habitants, contre six à Lyon, selon le Ministère de l'Intérieur.

Le maire de Saint-Priest pointe du doigt une moyenne de 20 personnes par jour, victimes de délinquance dans les transports de la Métropole de Lyon. Sur le réseau social X, il s'en émeut. "Les chiffres de la délinquance dans les transports en commun de la Métropole sont préoccupants : 8 435 passagers victimes d’un vol ou de violences en 2023, soit 20 par jour. La situation se dégrade dans notre territoire où la sécurité n’est pas une priorité pour Bruno Bernard", a renchéri l'édile.

J'ai voulu réagir aux chiffres de Bruno Bernard qui se satisfait des chiffres annoncés par le ministère de l'Intérieur. Vingt agressions par jour, ça ne peut pas être satisfaisant.

Gilles Gascon

Maire (LR) de Saint-Priest

"On ne peut pas se contenter de ce qui est fait aujourd'hui". Gilles Gascon milite pour la création d'une police des transports. Pour le maire de Saint-Priest, tout est aussi affaire de volonté politique. 

Gare aux comparaisons 

Mais gare aux comparaisons trop hâtives de données brutes. Nelson Bouard, directeur de la Police Nationale à Lyon, apporte une nuance importante. "Si on veut comparer les chiffres bruts de la délinquance, il faut comparer les agglomérations, en nombre d'habitants et en nombre de voyageurs qui circulent chaque jour. N'étudier que les chiffres bruts de la délinquance amène à des conclusions inexactes, voire à des contre-vérités. Il faut les rapporter à ces données de populations et à ces données de voyageurs, très supérieures aux autres agglomérations de province", explique-t-il.

Délinquance dans les transports : quels profils ?

Pickpockets, des personnes recherchées, auteurs de violences, individus en état d'ivresse... "La délinquance dans les transports est un peu le reflet de la délinquance en général. Sauf que dans les transports, il y a une concentration importante de population qui est le terreau fertile pour la commission d'infractions. On a une délinquance à l'image de ce que l'on va retrouver en surface, mais concentrée dans un lieu fermé", expliquait ce lundi matin, le Commissaire Jocelyne Massoco, Cheffe du service interdépartemental de sécurisation des transports. 

Concernant le profil des délinquants qui sévissent dans les transports, le ministère de l'Intérieur fait état d'une forte proportion de mineurs (24%), souvent exploités par des réseaux de criminalité. Plus de la moitié des agresseurs sont des étrangers (52%).

Sur les différentes lignes du réseau souterrain, des patrouilles circulent régulièrement afin de dissuader les actes de délinquance qui pourraient être commis dans ces lieux fermés et très fréquentés. 

Dans le métro de Lyon, les 60 agents du service interdépartemental de sécurisation des transports en commun ont reçu le renfort d'une trentaine de réservistes. Il s'agit d'étoffer les effectifs pour muscler la présence policière généralement dissuasive.

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