Une manifestation en soutien à Israël à Lyon, la sécurité renforcée par crainte d'actes antisémites

Après l'attaque d'Israël par le Hamas, l'émotion ne faiblit pas, à Lyon, comme ailleurs. Un rassemblement est prévu mardi soir, 10 octobre, place Bellecour à l’appel du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF).

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Une manifestation de soutien aux populations civiles israéliennes est prévue dès 18 h 30 sur la place Bellecour, au cœur de la presqu'île de Lyon, mardi 10 ocotbre. Le rassemblement est organisé par le CRIF. Plusieurs centaines de personnes devraient y participer, dont des élus. Ainsi, le maire écologiste de Lyon, Gégory Doucet, va participer à la manifestation, selon son cabinet. Sur la mairie centrale, la ville affiche d'ailleurs son soutien à Israël. 

La ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), appelle aussi à se rassembler sur la place centrale. Une forte présence policière devrait être mise en place pour éviter tout incident. Cet appel à manifester se déroule dans un contexte d’attaque terroriste inédite du Hamas contre l’État d’Israël. 

Crainte d'actes antisémites

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a affirmé hier qu'une vingtaine d'actes antisémites avaient été relevés en France depuis l'attaque samedi d'Israël par le Hamas, allant de "propos menaçants" contre les juifs et Israël au déploiement de banderoles de soutien aux Palestiniens. A Lyon, la synagogue de la Duchère a ainsi porté plainte après des actes antisémites, relève le Progrès.

Gérard Darmanin s'exprimait à l'issue d'une réunion avec les représentants de la communauté juive de France. Le ministre de l'Intérieur a ajouté qu'il y avait eu "dix personnes interpellées" au cours des dernières 48 heures. 

Le ministre a cependant fait valoir qu'il n'y avait "aucune menace caractérisée connue touchant des compatriotes juifs sur le territoire national".

Concernant un potentiel regain d'actes antisémites, Nissim Malka, le rabbin de la Grande Synagogue de Lyon s'est exprimé sans détours : "le regain d'actes antisémites, on ne le craint pas, on sait qu'il va arriver. C'est certain. Il a déjà commencé à arriver ces derniers jours. La question qui se pose pour nous est : qu'est-ce que ça va réveiller au niveau du fanatisme ?". 

Renforcement des patrouilles

Les inquiétudes des juifs de Lyon sont prises très au sérieux par les autorités. Samedi, le ministre de l'Intérieur avait demandé aux préfets de renforcer la sécurisation des lieux communautaires israélites, avec la présence visible de forces de l'ordre et le renfort de la police municipale et des militaires de l'opération Sentinelle.

La préfecture du Rhône indiquait en début de semaine avoir renforcé la fréquence des patrouilles mobiles de police et des effectifs de l'opération Sentinelle aux abords des lieux de cultes et des écoles confessionnelles. Si la mesure est rassurante pour certains, ce dispositif mobile a été jugé insuffisant par le rabbin de la Grande Synagogue de Lyon.

"Tout dépend du contexte. Dans un contexte normal, les patrouilles mobiles peuvent être suffisantes, mais quand on sait ce que la communauté juive a déjà enduré par le passé et ce qu'elle risque d'endurer dans un présent proche, il me semble qu'au moment des rassemblements fixes prévisibles, il faut prévoir une situation renforcée", a expliqué le chef religieux ce lundi 9 octobre. La ville de Lyon compte une quarantaine de lieux de cultes et cinq écoles confessionnelles.

"Au moment des rassemblements plus importants : le jour du Shabbat par exemple, durant les fêtes ou lorsqu'il y a des événements prévus, il est nécessaire d'avoir au moins des patrouilles statiques. Pour l'instant, les patrouilles que nous voyons — plan Sentinelle ou police, ce sont des patrouilles mobiles", ajoute le Rabbin. Des consignes de prudence ont été données aux membres de la communauté, "notamment par rapport à la manifestation qui devait avoir lieu à la Guillotière". "Mais nous n'avons pas la capacité de mesurer le niveau d'insécurité ou de sécurité, c'est le rôle de la préfecture", a conclu le Rabbin Malka.

Manifestation pro-palestinienne interdite  

En raison du "risque de trouble à l'ordre public", ce rassemblement, lancé par le groupe "La Fosse aux Lyons", a été interdit par la préfecture du Rhône. L’appel avait été relayé par plusieurs organisations d’extrême gauche et antifasciste. Malgré l'interdiction préfectorale, cette manifestation de soutien aux Palestiniens s'est tenu dans le quartier Guillotière. 

Près de 150 personnes y étaient présentes en fin d'après-midi. Les forces de l’ordre ont été massivement mobilisées dans ce quartier du 3ᵉ arrondissement de Lyon pour éviter des débordements. Quatre personnes ont été interpellées en amont du rassemblement et huit verbalisées pour "manifestation interdite", selon la préfecture.

Plus de 800 personnes ont été tuées côté israélien et 560 dans la bande de Gaza depuis l'attaque surprise du Hamas sur le territoire israélien, baptisée "déluge d'Al-Aqsa", selon des bilans des deux parties. Plus de 2600 personnes ont été blessées en Israël et environ 150 personnes ont été enlevées par le Hamas.

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