Uniforme à l'école : la région Auvergne-Rhône-Alpes a présenté les tenues pour les cinq établissements de l'expérimentation

Des polos, des pulls, ce jeudi 21 décembre à Lyon, la région a dévoilé une partie des uniformes qui équiperont à la rentrée de septembre 2024 les élèves de cinq établissements participant à l'expérimentation.

Ce jeudi 21 décembre, Laurent Wauquiez a présenté les uniformes qui seront distribués aux élèves des cinq établissements pilotes qui vont expérimenter le port de l'uniforme dès la rentrée 2024. Des tenues composées de polos et de pulls de couleurs sombres où devrait figurer le logo de l'établissement. 3000 élèves seraient concernés. Les uniformes seront entièrement confectionnés dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Des uniformes fabriqués à 100% dans la région

La Région s’est rapprochée de plusieurs entreprises : Kraft Cie (Neulise, Loire), Henitex (Riorges, Loire), Valence-Services (Portes-lès-Valence, Drôme), Lignes Directes (Décines-Charpieu, Rhône) et Maison Ma Bille (Lyon) pour la conception des uniformes.

"Nos tenues sont faites 100% en France, 100% made in Auvergne-Rhône Alpes. La première cause d'émission de CO2 dans notre pays, ce sont les importations chinoises et donc avoir des tenues qui sont fabriquées chez nous, pour moi c'était indispensable donc on a travaillé sur le sujet activement, on l'a fait en lien avec des entreprises avec lesquelles on a travaillé pour fabriquer les masques pendant le Covid ", insiste Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

L'expérimentation en chiffres

Cinq établissements test et volontaires tenteront cette expérimentation soit 3000 élèves sur 324 000 que compte la région, pour le moment seul un établissement dans le Puy-de-Dôme s'est porté volontaire, il s'agit du Lycée Saint-Thècle à Chamalières.

Le coût pour cette tenue composée d'un pull, deux polos, deux pantalons s'élève à 200 euros  et sera totalement pris en charge par la région.

"Ça a l'air de rien mais on parle de 3000 élèves. Évidemment la facilité, ça aurait été d'acheter au Bangladesh, ça aurait coûté beaucoup moins cher. Et on se serait retrouvé avec des textiles épouvantables qui ne respectent pas l'environnement, avec des encres et des coloris qui ne sont pas compatibles avec ce qu'on veut. On a voulu en faire aussi un outil pédagogique", insiste Laurent Wauquiez.

Lisser les inégalités

Lorsque Gabriel Attal, ministre de l’Education nationale, était venu en septembre dernier, Laurent Wauquiez avait proposé une expérimentation de l’uniforme dans certains établissements. Ce à quoi le ministre avait répondu favorablement. Le but premier étant de gommer toutes différences sociales ou religieuses. 

"On est convaincus que ça vaut la peine de tester l'uniforme, de sortir un peu de débats et de postures politiques pour dire tentons", explique le président de la région, "Mettons en œuvre dans des établissements et on verra si jamais ça  donne des résultats ou non. Moi ce qui m'intéresse d'abord c'est que ça gomme les inégalités sociales, ça permet d'affirmer des tenues qui ne laissent plus de place à l'ambiguïté par rapport à la laïcité ou les règles de la République, ça crée aussi une fierté car vous avez une tenue qui porte la fierté de l'établissement et je pense que c'est un bon message".

Une décision qui est soutenue par certains parents d'élèves à condition que cela n'engendre pas de frais supplémentaires pour les familles.

"Effectivement, le fait de fournir un uniforme ou de donner une tenue obligatoire qui soit uniforme pour tous les élèves va simplifier la vie des familles dans le sens où ils ne seront pas obligés de suivre l'avis de leur enfant sur telle ou telle marque", explique Olivier Toutain, président de la fédération des parents d'élèves enseignement public (Peep) " ça leur permettra également de gommer tout signe religieux extérieur ou tout élément de différenciation quel qu'il soit. Peu importe que la famille soit aisée ou non, tout le monde pourra être sur un même pied d'égalité ".