Vaisselle silencieuse en restauration collective : une innovation qui va faire du bruit

Elle a été mise au point dans un laboratoire lyonnais : la vaisselle silencieuse. Et elle pourrait révolutionner le petit monde de la restauration collective et améliorer le confort auditif du personnel. Si l'idée vient d'une start-up bordelaise, c'est un laboratoire de l'Insa qui a servi la formule sur un plateau.

Ce sont des assiettes, des tasses et des bols qui ressemblent à de la vaisselle ordinaire. Leur apparence, leur contact… Rien ne les distingue de la traditionnelle vaisselle de table. À une exception : ces produits font peu de bruit lorsqu'on les entrechoque. Le son est étouffé. C'est le résultat d'une recherche menée dans un laboratoire lyonnais. 

Réduire l'exposition au bruit, risque professionnel

Cette innovation va sans doute améliorer les conditions de travail du personnel des cantines scolaires et autres agents de la restauration collective. Elle peut aussi trouver un écho dans les hôpitaux ou encore en Ehpad. Ces produits sont développés par "Quiet", une start-up installée près de Bordeaux. L'idée est née après un constat : dans les lieux de restauration collective, les personnels sont exposés à un risque professionnel, celui du bruit. À l'arrivée : le risque de pertes auditives pour le personnel. La start-up Quiet a voulu développer une vaisselle innovante réduisant ce risque et améliorant les conditions de travail de ces professionnels de la restauration.

Cette vaisselle a également des propriétés antidérapantes et est résistante à la casse. Plus légère, plus solide et plus sûre que la porcelaine en cas de bris, cette vaisselle est testée depuis le printemps en conditions réelles dans les cantines de plusieurs écoles de la ville de Talence. 

R&D : une question d'adhésion

Le procédé de cette vaisselle silencieuse a été mis au point par le laboratoire IMP (Ingénierie des Matériaux Polymères) de l'INSA de Lyon. "Les représentants de la start-up Quiet sont venus nous voir il y a quelques années pour trouver un système moins bruyant. Ils savaient qu'il fallait mettre un silicone. Mais ce ne sont pas des scientifiques", indique François Ganachaud, expert de la chimie des polymères. "On était davantage dans un souci de bien-être au travail, plus que dans une logique de développement durable ou d'écologie", explique le chercheur.

Cette vaisselle, c'est une base de verre trempé recouvert d'un revêtement polymère compatible avec l'alimentation. Comment trouver la bonne recette ? "On a testé trois ou quatre formulations. On a vraiment axé la recherche sur la problématique de l'adhésion. Le revêtement devait coller au support de manière homogène", explique François Ganachaud

Le cahier des charges ne s'arrêtait pas là. "Il fallait aussi que le silicone puisse tenir au lavage en lave-vaisselle, qu'il ne soit pas tâché par des produits comme le ketchup par exemple", ajoute le chercheur. Mais il fallait surtout une validation de la part des utilisateurs, à savoir le personnel de restauration collective amené à utiliser ce type d'article, mais aussi les clients. Ce revêtement polymère, dont la composition n’est pas précisée, se veut irréprochable sur le plan sanitaire.

Cette innovation a été développée par le laboratoire lyonnais dans le cadre d'un projet de fin d'études. Pour François Ganachaud, répondre à la demande de la start-up bordelaise, a été "motivant". Cerise sur le gâteau et petite récompense : la première série a été baptisée "Jules Verne", du nom du bâtiment du laboratoire de l'INSA dans lequel ont eu lieu les premières recherches sur cette vaisselle silencieuse. Cette première série devrait être commercialisée à partir de l'an prochain.

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