Pendant le confinement, nous avons décidé avec l'opéra de Lyon de vous faire revivre de grands spectacles. L'opéra à la maison comme si vous y étiez. Chaque jeudi, une nouvelle oeuvre vous est proposée. Place à "Don Giovanni" de Wolfgang Amadeus Mozart.
A l’été 2018, vous vous êtes peut-être assis sur les gradins du théâtre antique de Fourvière, ou devant l’un des 12 écrans déployés dans les villes de la région Auvergne-Rhône-Alpes, pour regarder la retransmission de Don Giovanni depuis l’opéra de Lyon. Et si vous l’avez raté ou si vous avez aimé, le confinement devient "une chance", celle de voir ou revoir ce petit bijou de Mozart : Don Giovanni dans une version assez inédite.
Tout se passe dans sa tête
Pour comprendre Don Giovanni il nous faut entrer dans la boite crânienne de Don Juan. Il s’est inscrit dans la légende en grand séducteur, bourreau des cœurs. Le metteur en scène, David Marton nous en présente un visage plus complexe. Il définit ainsi le personnage central : "Son histoire est celle de quelqu’un qui est surpassé par les femmes qui l’entourent. En tout cas, on a un Don Giovanni du XXIe siècle. Ce qui signifie pour moi qu’on n’a pas un personnage avec un seul caractère, mais une diversité d’énergies, un vrai dédoublement de personnalité."
Trois femmes ou 1003 conquêtes ?
Don Giovanni est bien sûr l’homme au millier de conquêtes féminines comme en atteste celui qui le connait le mieux. Son valet, Leporello dans le fameux air du catalogue. Dans l’opéra sur le chemin de Don Giovanni, trois femmes : Zerlina, tout en simplicité, Donna Anna, la noblesse même et Donna Elvira, rôle féminin central, vaillante et à la voix aux aiguës déchirées.
Comme pour mieux enfermer Don Giovanni dans les affres de ses turpitudes amoureuses, le metteur en scène a choisi de nous présenter un décor unique. Une sorte de boite qui souligne les contrastes de la pièce de Mozart. David Marton dit à propos de la musique : "Je crois de toute façon qu’il y a une sorte de schizophrénie dans la musique de Mozart et dans cet opéra, comme dans le reste de sa musique. Elle est traversée par des couleurs lumineuses et obscures. Cette dualité, ce clair-obscur comme on dit dans la peinture ancienne, c’est ce que j’ai recherché dans cette mise en scène, des moments clairs et d’autres obscurs."