VIDÉOS. "On nous a pris pour des cons", les agriculteurs du Rhône bloquent les entrées sud de Lyon

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Le cortège a fait une halte au niveau de Pierre Bénite, sur l'A450.
Les blocages laissent les voitures circuler sur une file. ©France Télévisions

La crise agricole connaît un nouvel épisode, ce lundi matin, aux portes sud de l'agglomération lyonnaise. Face au retard pris dans l'application des mesures promises après le mouvement de début 2024, les agriculteurs expriment à nouveau leur colère sur les routes. À l'appel de la Coordination rurale et de l'association locale Agri Chabanière, ils ont décidé de bloquer l'A7, la M7, l'A450.

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Une trentaine de tracteurs se sont retrouvés dès 5h30, sur la commune de Beauvallon, près de Mornant, avec pour lieu de rendez-vous, le point de vente Uniferme qui distribue des produits issus de l'agriculture locale. Ils sont ensuite partis en convoi, avançant au pas en direction de Pierre-Bénite, sur l'A 450. Leur objectif : la jonction avec la M7, un axe essentiel de l'entrée sud de Lyon vers lequel convergent tous les véhicules en provenance de l'A7 et de l'A47.

"On n'est pas là pour embêter les gens, explique Bruno Ferret, maraîcher, "mais, malheureusementon est obligé de se monter pour obtenir quelque chose. Ça fait un an qu'on nous fait poiroter !". Les agriculteurs s'opposent notamment à la surtransposition des directives européennes en matière de produits phytosanitaires, c'est-à-dire à la mise en place en France de normes plus contraignantes que celles de l'Europe : "Si on veut être plus propre que l'UE", ajoute Bruo Ferret, "alors on ferme nos frontières aux produits venus d'ailleurs !"

Des ralentissements

L'opération escargot n'a pas tardé à congestionner la circulation au niveau du rond-point des 7 Chemins, à Vourles, puis à l'entrée de Brignais. Vers 8 h30, le cortège a marqué un arrêt sur l'A450 à hauteur du radar de Pierre-Bénite.

Ces agriculteurs, éleveurs ou arboriculteurs des Monts du Lyonnais, installés sur les départements du Rhône et de la Loire expriment une nouvelle fois leur colère, estimant que les promesses faites à l'issue du mouvement de 2024 n'ont pas été tenues. "Ça n'est pas de gaîté de cœur qu'on revient cette année", témoigne François Gonon, arboriculteur à Chabanière. "Avant la dissolution et la censure, il y avait des choses dans les cartons qui allaient dans notre sens, et là, tout est à l'arrêt !"

Les quatre principaux syndicats agricoles seront finalement reçus à Matignon le 13 janvier, mais la Coordination rurale, deuxième syndicat en nombre d'adhérents, a maintenu les démonstrations de force à Paris et en région. Les agriculteurs se plaignent de difficultés financières, des lourdeurs administratives, de l'agribashing, et des menaces que constitue l'accord de libre-échange Mercosur. Pour Damien Fond, arboriculteur à Valfleury, c'est l'agriculture française qui est en danger : "C'est devenu tellement difficile de vivre de notre activité que tout le monde arrête et personne ne reprend les exploitations. Autour de chez moi, il y a des parcelles de qualité qui sont laissées à l'abandon."

La tenue des élections aux Chambres d'agriculture, la deuxième quinzaine de janvier, joue également sur le climat actuel. Bien que la déclaration de manifestation auprès de la préfecture soit valable pour 48 heures, la mobilisation pourrait durer plusieurs jours, les organisateurs prévoyant de faire le point quotidiennement.

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