Vidéosurveillance: la ville de Lyon se félicite

Le maire de Lyon a présenté un rapport sur la vidéosurveillance, attendu depuis 2021 par l'État. Mais l'audit a été réalisé en interne, et non par un cabinet indépendant. Seules 18 nouvelles caméras nomades seront déployées d'ici à 2026, ce que regrette la préfète du Rhône.

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Ce mercredi 29 mars 2023, la ville de Lyon s'est targuée de "la bonne qualité du dispositif lyonnais" de vidéosurveillance "et le nécessaire redéploiement des caméras afin de gagner en efficacité". Pour arriver à ces conclusions, la ville de Lyon a réalisé un audit en interne "après deux appels à candidature infructueux". La municipalité lyonnaise doutait de l'indépendance des cabinets candidats, alors elle a confié la réalisation de l'audit à sa propre inspectrice générale des services, "indépendante de toute hiérarchie au sein de la ville" précise-t-on dans un communiqué. 

Trois axes d'amélioration

L'audit lyonnais a permis de définir "trois axes d'amélioration".

En premier lieu, un redéploiement des caméras existantes. La ville de Lyon n'ajoutera pas de nouvelles caméras fixes aux 571 déjà présentes dans la ville. Les moins utilisées seront redéployées sur le territoire. Ainsi, des caméras sous-utilisées selon la ville à Gerland, la Cité Internationale et le 5e arrondissement pourraient être déplacées vers le quartier de la Préfecture et du 4e arrondissement, dépourvus de vidéosurveillance.

Ensuite, la nécessité d'augmenter le parc de caméras dites nomades. La ville de Lyon en dispose actuellement de 12. Ce chiffre doit être porté à 30 d'ici à 2026. Ces appareils, plus faciles à installer, permettent de s'adapter à des phénomènes mouvants, comme les manifestations, et à des actes de délinquance ponctuels.

Dernière amélioration, penser un nouveau mode de gouvernance avec les arrondissements, la Police nationale, les pompiers et le Samu social. L'objectif étant d'"établir une méthodologie claire et objective dans la stratégie d'implantation des caméras".

Le fonctionnement de la vidéosurveillance à Lyon

Dans son centre de supervision urbain, la ville de Lyon compte 28 opérateurs qui se relaient par équipe 24h/24. Il y a un opérateur pour contrôler 20 caméras contre un pour 104 à Nice et un pour 37 à Marseille. Un nombre de caméras par opérateur "cohérent avec la capacité d'attention fixée par les ergonomes" selon l'inspectrice générale des services de Lyon.

Dans son rapport, la ville précise qu'elle est quatrième en France, hors Paris, pour son nombre de caméras pour 1000 habitants (1,08 contre 1,12 à Montpellier, 1,78 à Marseille et 10,19 à Nice). Et en seconde position pour la densité de ses caméras (13 par km2 contre 12,16 à Marseille et 59,29 à Nice). Mais avec des dizaines de caméras focalisées sur des lieux stratégiques comme la basilique de Fourvière ou le musée des Confluences, il apparaît que 80% de la ville n'est pas sous l'œil des objectifs municipaux.

Pour des surveillances particulières, le centre de surveillance urbain peut accueillir ponctuellement des policiers ou mettre un de ses opérateurs à disposition du centre d'information et de commandement de la Police nationale. Une disposition qui ne va pas assez loin, selon la Préfecture.

L'État et l'opposition pas convaincus

En octobre 2021, Gérald Darmanin regrettait l'absence de vidéosurveillance dans le quartier de la Duchère. C'est alors que l'idée d'un audit avait émergée. Mais celui présenté hier laisse sceptique la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio. "Deux ans pour arriver à cet audit. En deux ans, il n'y a aucune évolution dans le positionnement de la ville. On demande des outils utiles à nos policiers". Et de citer l'exemple de Bordeaux. "Quand on est devant les caméras avec le directeur de la sécurité publique (DDSP), immédiatement, on voit l'événement. Le DDSP donne un ordre (à l'opérateur du CSU) pour zoomer ou dézoomer, orienter les caméras. Des choses simples. Quand on demande cela à Lyon, ça passe par trois voies de la mairie et l'ordre se perd". La préfète demande donc de nouvelles discussions sur la base d'un audit établi par la police.

Pour l'opposition municipale, il n'y a "rien de nouveau, c'est ce qui était déjà prévu depuis le début du mandat" observe Pierre Oliver, maire LR (Les Républicains) du 2e arrondissement de Lyon. Pour lui, l'audit a au moins un mérite, "de montrer ce qui existait : un manque de stratégie globale et un dysfonctionnement de communication avec la Police nationale". L'élu pointe néanmoins les choix de l'exécutif municipal. "Ils ont lancé des appels à candidature, tous infructueux. Tout ça parce qu'aucun ne démontrait leur idéologie selon laquelle la vidéosurveillance ne sert à rien. Mais leur propre audit montre tout de même des dysfonctionnements, ça démontre l'importance qu'ils donnent à ce sujet".

Se définissant comme pragmatique, le maire de Lyon, Grégory Doucet, appelle à "sortir des postures partisanes" pour atteindre ses objectifs de sécurité.

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