Sept membres présumés de l'ultradroite vont comparaître à partir de ce jeudi 15 juin 2023 devant le tribunal correctionnel de Lyon. Ils sont poursuivis pour avoir pris part, le 19 juillet 2019, à des violences racistes commises lors de la finale de la coupe d'Afrique des Nations. Huit personnes, victimes d'agressions et d'injures, se sont constituées parties civiles.
Sept hommes aujourd’hui âgés de 24 à 36 ans comparaissent ces jeudi 15 et vendredi 16 juin 2023, devant le tribunal correctionnel de Lyon pour des faits qui remontent à il y a presque quatre ans. Des membres présumés de l’extrême droite lyonnaise poursuivis pour avoir pris part à une “ratonnade” sur les quais de Saône le 19 juillet 2019.
Une fête qui se transforme en cauchemar
Cette nuit-là, dans le Vieux Lyon, l'ambiance est à la fête. L'Algérie vient de remporter la finale contre le Sénégal. Un groupe d'une vingtaine à une trentaine d'individus armés de battes de base-ball et de barres de fer va transformer la liesse en cauchemar. Ils vont s'en prendre aux supporters de l’équipe de football algérienne, aux cris de “Sales bougnoules” ou "à mort les Arabes".
Témoins et victimes racontent des scènes similaires, confirmées par la vidéosurveillance. Un père de famille est extrait par la fenêtre de sa voiture à un feu rouge quai Fulchiron, sur les quais de Saône et tabassé. Sa femme et sa fillette de deux ans sont menacées de mort. Le pare-brise du véhicule est éventré et la carrosserie défoncée à coups de pied, de barre de fer et de matériel de chantier.
De l’autre côté de la rive, le même groupe s’en prend à un couple qui circule avec son bébé. Coup de poing par la fenêtre à la passagère avant et voiture également dégradée. Un peu plus loin, quai Tilsit, une mère sortie pour fêter la victoire de l’Algérie avec ses enfants entend une pluie d’insultes et de coups sur sa voiture. La fenêtre arrière est explosée. Son garçon a le visage en sang, blessé par des éclats de verre. Il y a enfin ces trois amies, elles aussi en voiture, qui se sont vues cernées et attaquées par ce groupe agressif et violent.
"Violences aggravées et injures à caractère racial"
Suite à ces faits, sept individus ont été formellement identifiés. La grande majorité devra répondre « de violences aggravées », d’« injures publiques à caractère racial » et de « dégradations commises à raison d'une nation, d'une ethnie ou d'une race ». Tous devront répondre de « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations ». La plupart de ces jeunes hommes en lien avec la mouvance de l’ultradroite ont reconnu leur présence. Mais ils contestent l’essentiel des exactions qui leur sont reprochées, en particulier les violences et dégradations.
Les victimes espèrent justice
Sur le banc des parties civiles, huit personnes victimes d’agressions physiques et d’injures racistes seront présentes. La LICRA Rhône-Alpes et la Maison des Potes et de l’Égalité de Lyon se sont également portées parties civiles. Le procès doit durer deux jours et certains accusés encourent jusqu'à 10 ans d'emprisonnement pour ces qualifications.