A Vénissieux, une "marche pour la justice" était organisée cet après-midi après la mort de Nahel à Nanterre le 27 juin dernier. Une marche particulière, 40 ans après une première marche contre le racisme et les inégalités partie du quartier des Minguettes à Vénissieux.
"En deuil et en colère", pouvait-on lire sur la grande banderole en tête du cortège de la marche pour la justice. À Vénissieux cette après-midi, 600 personnes se sont réunies pour dire stop au racisme et aux violences policières.
"40 ans après, on refait une marche. Rien n'a changé."
Rezdui Arbi faisait partie des marcheurs de 1983. Son constat est sans appel : "40 ans après on refait une marche contre les crimes racistes, je vois que rien n'a changé, c'est devenu pire qu'avant." s'alarme-t-il. En 1983, lorsque Rezdui et ses camardes arrivent à Paris, ils pensent que c'est gagné. "On croyait alors qu'on était des citoyens à part entière. Mais on est toujours resté des citoyens de seconde zone en fait. Même si on est né et on a vécu là. Il y a toujours cette discrimination et ce racisme au quotidien." Rezdui demande que le gouvernement protège les jeunes des quartiers populaires qui sont "à l'abandon". Et pour le marcheur de 1983, aucune ambiguïté, la violence n'est pas une solution.
Plus de justice pour la nouvelle génération
Zine Eddine Messaoudi est Vice-Président de "la voix lycéenne". Il veut refonder une police républicaine pour "aider le peuple français" et ne pas le "descendre". Il raconte que lors des blocages lycéens contre la réforme des retraites, le dispositif policier était plus important dans les lycées de banlieue que dans ceux du centre-ville. "Les agissements des policiers ne sont pas les mêmes lorsqu'ils s'attaquent à des jeunes des banlieues ou à des jeunes de la ville s'indigne le jeune homme. Il y a en France aujourd'hui au niveau de la police de plus en plus de violence. On a pu le voir avec l'assassinat de Nahel à Nanterre. En France, on a de plus en plus de violences policières, on voit aussi que le peuple français est de plus en plus révolté." Affirme Zine Eddine Messaoudi.
Les marcheurs sont partis de la gare de Vénissieux pour se rendre dans le 8e arrondissement de Lyon. Une marche qui s'est déroulée dans le calme.