Le maire de Pierre Bénite a annoncé la réouverture du stade Brotillon où se tiendra l' Envol trophée, compétition d'athlétisme, le 11 juin 2022. Une plainte contre X a été déposée
Une plainte contre X a été déposée par la mairie de Pierre Bénite dans le Rhône après les révélations d'une enquête journalistique sur la présence de perfluorés suspectés d'être cancérogènes,
Cette plainte pour mise en danger de la vie d'autrui de cette commune située au sud de Lyon vise, selon le maire, Jérôme Moroge, à "faire la lumière sur la situation" après les révélations de l'émission Envoyé spécial, diffusée le 12 mai sur France 2.
Dans ce reportage réalisé à Pierre-Bénite, à proximité de l'usine Arkema, le journaliste Martin Boudot a réalisé lui-même des prélèvements d'eau, d'air, de sol et de lait maternel, analysés dans un laboratoire aux Pays-Bas, et qui contenaient des taux de perfluorés supérieurs à différents seuils.
Parfois appelés "polluants éternels", les perfluorés (PFC) et polyfluoroalkylés (PFAS) sont une famille de composés chimiques de synthèse regroupant plus de 4.700 molécules, soupçonnées pour certaines d'avoir un impact sur la santé.
Or, en France, certains perfluorés ne font pas l'objet de normes. Les PFAS devront être intégrés dans les analyses sanitaires de l'eau potable d'ici à 2026. "On demande à l'Etat d'accélérer les choses et d'accompagner les industriels car si c'est mauvais en 2026, c'est aussi mauvais en 2022", a ajouté M. Moroge.
Cela fait des années qu'on nous affirme que les perfluorés ne sont que dans l'eau, or les relevés du journaliste montrent bien qu'il y en a aussi dans le sol et dans l'air. Donc qui nous a menti et pourquoi ?
Jérôme Moroge, maire de Pierre Bénite
L'Envol Trophée maintenu
"Devant la difficulté d'obtenir des informations fiables, J'ai demandé à François Targe, le directeur du centre de santé Benoit Frachon, de réunir un comité local scientifique indépendant" a déclaré le maire de Pierre Bénite avant d'annoncer que le stade Brotillon va rouvrir et que le meeting Envol trophée se tiendra bien le 11 juin 2022 selon nos confrères du Progrès.
Principe de précaution
Avec des maires de communes voisines, J.Moroge a pris contact avec des bureaux d'études pour réaliser de nouveaux prélèvements. Au lendemain de la diffusion du reportage, la préfecture précisait dans un communiqué que la DREAL ne disposait pas "de la méthodologie détaillée utilisée lors de cette enquête".
Après avoir fait réaliser une série de contrôles des eaux du Rhône depuis mars, le préfet du Rhône Pascal Mailhos a pris deux arrêtés afin de renforcer les contrôles des perfluorés dans les rejets liquides des usines chimiques Arkema et Daikin, au sud de Lyon. Sans attendre le contrôle des PFAS dans l'eau de consommation d'ici à 2026 et "en application du principe de précaution, l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes va mettre en oeuvre une surveillance des PFAS dans l'eau brute, traitée et distribuée, d'ici l'été 2022, pour l'eau d'alimentation issue des champs captants de Grigny et Ternay", a-t-il ajouté.
Pas de restriction selon l'ARS
Selon la préfecture, "à ce stade des analyses", l'ARS "ne recommande pas de restriction de la consommation de l'eau d'alimentation" dans ce secteur. Interrogé récemment sur France 3, le directeur du site Arkema de Pierre-Bénite, Pierre Clouzier avait déclaré ne pas "contester" avoir rejeté ces composés chimiques, en particulier le Pfunda, mais "on ne comprend pas parce qu'aujourd'hui, ces produits, on ne les utilise pas, on ne les produit pas".
L'association Générations futures, associée à cette enquête demande "l'arrêt d’éventuels rejets de PFAS dans l’environnement, la fermeture au public de certaines zones contaminées, et la décontamination de l’eau potable." Le stade du Brotillon, voisin de l'usine Arkéma avait été fermé "pour des raisons de sécurité liées à une pollution des sols et principe de précaution".