Publicité à Lyon : après l'avis défavorable, les élus écologistes de la Métropole se disent prêt à modifier le projet initial

Les commissaires-enquêteurs ont rendu un avis unanimement défavorable concernant le règlement local de publicité de la Métropole de Lyon. Une aubaine pour l'opposition, alors que les élus écologistes ont annoncé revoir leur copie.

Reverra-t-on des grands panneaux publicitaires sur les façades de la place Bellecour ? Pour le moment, la décision n'est pas encore prise à Lyon. Le projet de règlement local de la publicité (RLP), très discuté par les élus l'hiver dernier, est critiqué par les commissaires-enquêteurs qui se sont penchés sur son contenu et celui de l'enquête publique.

Voté au Conseil métropolitain le 27 juin dernier, il fait aujourd'hui l'objet d'un avis unanimement "défavorable". Un avis que partage l'opposition républicaine à la Métropole. 

"Le projet impactait 80 à 90% du marché de l’affichage"

"Ça a été une consultation qui n’a pas impliqué les professionnels, qui n’a pas impliqué suffisamment les communes et qui, dans certains cas, était contraire à la loi. Donc, à partir de ce constat, les commissaires-enquêteurs ont rendu leur rapport, et c’est très rare que l’unanimité désavoue ce travail d’amateur", explique Philippe Cochet, élu Les Républicains au Grand Lyon. L'élu regrette également la manière différenciée de voir la pollution visuelle selon le public.  

"Lorsque monsieur Bernard [ndlr, Président de la métropole de Lyon] est à la Une des 4 mètres par 3 dans toute la Métropole, apparemment il n’y a pas de pollution visuelle. S’il y a une publicité, c’est une pollution visuelle. On ne peut pas observer deux manières de voir les choses [...]. Il faut remettre le travail de manière claire et précise", souligne-t-il.

Philippe Cochet

Elu Les Républicains à la Métropole de Lyon

La commission pointe du doigt l'interdiction de la publicité sur des écrans numériques, en haut des bâtiments, ainsi que sur les grandes bâches lors de travaux comme ceux de la place Bellecour. Une décision qui pourrait avoir de lourdes répercussions sur tout un secteur d'activité.

Julien Aguettant est cofondateur du collectif des professionnels de la communication extérieure et associé chez LightAir à Lyon (entreprise de publicité). Il redoutait le projet. "Il mettait à plat environ 80 à 90 % du marché de l’affichage et diminuait de 50 à 60 % la visibilité des enseignes. De quoi mettre un gros frein à l’emploi sur la filière", explique le commerçant qui ne comprend pas ce qu'il fait de mal. 

Des technologies publicitaires pourtant nuisibles

La Métropole, elle, valorise un projet très attendu des Lyonnais et Lyonnaises. "Il y a une forte attente concernant la régulation de la publicité. Ce sont des technologies qui vont à l’encontre de tout ce qui relève du bon sens énergétique et environnemental", explique Philippe Guelpa-Bonaro, vice-président de la métropole de Lyon, en charge du climat, de l'énergie et de la réduction de la publicité. 

"Ce sont des écrans qui captent notre attention, celle de nos enfants pour vendre des produits climaticides, et qui surtout, génèrent une consommation énergétique équivalente à un foyer français, alors que l’on demande aux gens d’éteindre la lumière, de baisser le chauffage etc. C’est juste absurde."

Philippe Guelpa-Bonaro

Vice-président de la métropole de Lyon, en charge du climat, de l'énergie et de la réduction de la publicité. 

Depuis 2017, le collectif Plein la vue réalise de nombreuses actions, de sensibilisation comme de manifestation, afin de faire diminuer la pression publicitaire dans la métropole de Lyon. Avec le projet, ils espéraient "mettre un grand frein à des pratiques abusives en termes d’affichage", même s'ils espéraient aller encore plus loin. 

"Si les écrans n’existent pas sur les trottoirs à part dans quelques communes, ce qui est important, c’est de ne pas permettre ce développement", souligne Anthony Geoffroy, un des membres du collectif. 

Des "incohérences" que les élus écologistes entendent améliorer 

L'instance métropolitaine prend acte de l'avis déposé par les enquêteurs et entend apporter des modifications au projet allant dans leur sens. 

"Il y avait effectivement des petites incohérences à améliorer sur le fait que l’on avait des règles de densité publicitaires différentes en fonction des zones, sur le fait que l’on avait une interdiction numérique assez stricte sur les panneaux privés", explique Philippe Guelpa-Bonaro. L'élu prévoit de s'appuyer sur cet avis pour, non pas interdire totalement la publicité numérique, mais l'encadrer davantage.

Il envisage notamment de limiter la taille des publicités sur écrans numériques et d'y inclure uniquement des images fixes afin de réduire la consommation énergétique et éviter l'agression, voire l'intrusion visuelle. "La vidéo, c’est ce qui consomme énormément d’énergie et attire l’œil. Ça enlève la liberté à tout à chacun de regarder ou de ne pas regarder un panneau", souligne-t-il.

Le projet qui n'a pas encore réussi à générer un consensus devrait être soumis au vote en juin prochain.  

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