Dès le printemps dernier, les producteurs de cerises avaient exprimés leur vive inquiétude face aux attaques dévastatrices de la Drosophila Suzukii. L'interdiction d'utiliser le diméthoate, insecticide désormais interdit, se fait sentir en ce mois de juillet, de nombreux vergers sont condamnés.
Depuis le 1er février 2016, il n'est plus possible d'utiliser le diméthoate dans l'Hexagone. Les arboriculteurs du Rhône avaient très vite alertés sur l'absence de traitement alternatif, alors que les fruits presque mûrs étaient particulièrement vulnérables.
En ce début juillet, les premiers ravages des attaques de la Drosophila Suzukii, plus communément appelée mouche asiatique, se font douloureusement sentir. Les larves de cet insecte peuvent faire des ravages et détruire l'ensemble d'une récolte.
De multiples vergers du Rhône ont été contaminé et les dernières cerises de la saison ne seront pas rammassées car elles sont impossible à consommer.
La production de cerises prévue en baisse
La production française 2016 de cerises s'annonce en baisse de 9% par rapport à l'an dernier, après un printemps frais et pluvieux qui a affecté la floraison des arbres, selon les estimations des services statistiques du ministère de l'Agriculture.
38 millions de tonnes de cerises devraient être récoltées dans l'Hexagone, ce qui représente aussi une baisse de 4% par rapport à la moyenne quinquennale, estimait le bulletin d'Agreste, qui évoquait aussi une "incertitude" liée à "la récente interdiction d'utilisation du diméthoate, principal insecticide disponible contre la mouche drosophile de la cerise".
Le recul pourrait être particulièrement marqué en Rhône-Alpes mais aussi en Provence-Alpes-Côtes-d'Azur et en Midi-Pyrénées
En Languedoc-Roussillon, où les surfaces de cerisiers ont légèrement augmenté, la production grimpe de 12% après une récolte 2015 "exceptionnellement réduite", mais elle est en recul par rapport à la moyenne sur cinq ans.
Les dangers du diméthoate
Cet insecticide contesté a été retiré du marché français le 1er février, car il présente des "risques inacceptables" pour le consommateur, les cultivateurs et la faune, selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Cette décision est critiquée par une partie des agriculteurs qui estiment ne pas avoir de méthode alternative efficace pour lutter contre ce ravageur très agressif.
La France a également suspendu jusqu'à la fin de l'année les importations de cerises traitées au diméthoate.
En 2015, la France avait importé 8.000 tonnes de cerises, dont plus de la moitié provenaient d'Espagne, selon Agreste.
En 2014, le premier producteur européen de cerises était la Pologne, suivi de l'Italie, la Hongrie et la France, selon la même source