Sanofi a annoncé ce vendredi 26 juin la suppression de 1700 emplois en Europe dont 1000 en France. Dans le Rhône, les sites de production de Neuville-sur-Saône et Marcy l'Etoile ne devraient pas être concernés.
Il y a tout juste 10 jours, le 16 juin dernier, le site Sanofi Pasteur de Marcy-l'Etoile recevait la visite d'Emmanuel Macron. Pas question alors d'évoquer un plan de départ. La direction annonçait ce jour-là un investissement de 610 millions d'euros destiné à la recherche sur les vaccins et à la création d'une nouvelle usine à Neuville-sur-Saône avec 200 emplois à la clé. Le laboratoire espère mettre au point ses vaccins contre le Covid-19 courant 2021.
Ce vendredi 26 juin, la direction a présenté aux partenaires sociaux européens réunis en comité d'entreprise son projet de réorganisation "sur la base du volontariat". 1700 postes en Europe doivent disparaître. En France, parmi les 25 000 collaborateurs, 1000 salariés seront touchés par ce plan. Les postes visés concernent les fonctions support, commerciales et les plateformes liées à la recherche.
Les syndicats dénoncent ce plan
Dans le Rhône, les sites de Neuville-sur-Saône et Marcy l'Etoile sont principalement dédiés à la production de vaccins. "A priori, il ne devrait pas y avoir d'impact sur ces sites" tempère Humberto De Sousa, coordinateur adjoint CFDT du groupe Sanofi Pasteur, sur le site de Marcy-l'Etoile. Le représentant syndical déplore le manque d'accompagnement et l'absence d'anticipation de la direction face à "des métiers obsolètes".
"Nous sommes vent debout contre ce plan", un sentiment renforcé par le contexte post crise : "alors que des collaborateurs ont travaillé d'arrache-pied pendant 3 mois, on leur annonce des suppressions de postes, ça peut paraître incompréhensible" s'inquiète Humberto De Sousa. Le syndicaliste pointe les risques psychosociaux dans une entreprise dont une salariée s'est suicidée sur le site de Gentilly (Val de Marne) vendredi 19 juin.
Une stratégie de groupe critiquée
"C'est catastrophique, insupportable, inacceptable et honteux", a également fustigé auprès de nos confrères de l'AFP Thierry Bodin, coordinateur CGT chez Sanofi. Le dernier plan de réduction des effectifs, annoncé en juin 2019 (près de 470 suppressions de postes dans la recherche et développement en France et en Allemagne), "n'est pas terminé que la direction en annonce un nouveau" s'indigne Thierry Bodin.
Au-delà de ce plan de départ, les syndicats s'alarment de la stratégie globale du groupe qui affiche 9 milliards de chiffre d'affaires et une croissance renforcée par la crise sanitaire. En décembre, quelques mois après l'arrivée du Britannique Paul Hudson à la tête du laboratoire, Sanofi annonçait de nouveaux axes aux investisseurs en se désengageant de la recherche contre le diabète et les traitements cardiovasculaires. En mai, son dirigeant créait un scandale en annonçant que les Etats-Unis seraient prioritaires sur la livraison de vaccins.
Une réunion est prévue le lundi 29 juin avec les partenaires sociaux français. Les syndicats attendent des précisions sur les compensations financières et les modalités de départ.