Six personnes avaient été arrêtées en flagrant délit en 2017 après avoir braqué un fourgon blindé en Suisse, et un butin record de 40 millions de francs suisses. Elles devaient être jugées à partir de ce lundi 22 novembre devant la Cour d'Assises de Lyon. Mais l'un des six accusés a le covid. Le procès est renvoyé.
Six braqueurs présumés devaient être jugés à partir de ce lundi 22 novembre devant la Cour d'Assises de Lyon. Le procès devait durer dix jours, mais il a été renvoyé car l'un des six accusés a le covid.
Les accusés sont poursuivis pour "vol en bande organisée avec arme" et "enlèvement et séquestration".
Ils avaient braqué un fourgon blindé en Suisse en mai 2017. Ils avaient été interpellés quelques heures à peine plus tard.
Les suspects avaient été arrêtés en possession d'un butin record de plus de 40 millions de francs suisse. Le butin était constitué de billets en différentes devises, de quatre lingots d'or et de milliers de pierres précieuses.
Plusieurs armes ont été retrouvées sur place, dont cinq fusils, ainsi que l'équipement utilisé pour l'attaque. Plusieurs empreintes ADN des suspects ont été relevées sur des objets saisis.
Des mois de surveillance
La brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police judiciaire de Lyon a effectué des mois de surveillance.
Les enquêteurs avaient réussi à repérer des véhicules volés, à localiser des boxes dans la région d'Annecy et à identifier une villa pouvant servir de base de repli, à Chavanod, près d'Annecy. Des recoupements ont conduit à une intervention dans cette villa quelques heures après le signalement de l'attaque du fourgon de la société Loomis, dans le canton de Vaud
Une ''organisation structurée et hiérarchisée''
Le commando de braqueurs a intercepté le fourgon suisse sur une bretelle de sortie d'autoroute, près d'Eysins, entre Lausanne et Genève, en utilisant trois véhicules dont certains équipés de gyrophares, et des fusils d'assaut. Ils ont menacé et ligoté les convoyeurs, en les emmenant dans le coffre d'un de leurs véhicules. Puis ils ont pris le volant du fourgon, jusqu'à un chemin rural près de Divonne-les-Bains dans l'Ain, de l'autre côté de la frontière. Là, ils ont transféré le butin avant d'incendier le fourgon et une des voitures, pour brouiller leurs traces. Ils ont aussi aspergé les convoyeurs d'un produit javellisé, pour gommer toute empreinte ADN.
D'autres affaires d'attaque de fourgons blindés sont en cours d'instruction
Les gangs lyonnais ont effectué de nombreux braquages de fourgons blindés ces dernières années. Renseignements précis, préparatifs, interception de fourgon, armement lourd et incendie de véhicules, le mode opératoire est le même.
Au cours des six dernières années, au moins sept braquages ou tentatives de braquages ont été commises dans différents cantons de Suisse par des gangs lyonnais.
C'est le cas pour ce dossier où les accusés sont originaires de Lyon. Agés de 33 à 51 ans, la plupart d'entre eux sont déjà connus de la justice.
Plusieurs affaires sont toujours en cours d'instruction, comme le braquage de Chavornay. C'était le 8 février 2018. Des malfaiteurs avaient enlevé la fille d'un convoyeur à Lyon, pour obliger son père à détourner son véhicule. Mis en examen et écroué, un collègue du père est soupçonné d'avoir renseigné l'équipe, ce qu'il nie.