Vendanges. Top départ dans le Beaujolais : 2024, une année délicate passée à lutter contre l'humidité

Le "banc des vendanges" a été fixé par arrêté préfectoral au 6 septembre 2024 dans les vignobles du Beaujolais. L'heure de vérité pour des viticulteurs éprouvés par ce cru à la météo capricieuse et menacé à plusieurs reprises par le mildiou, un champignon redoutable pour les raisins.

En Beaujolais le début des vendanges est fixé par arrêté préfectoral. Ce feu vert s'allume cette année le 6 septembre, et correspond à une durée calculée entre 35 à 45 jours après la véraison. La véraison correspond au début de changement de couleur des raisins qui passent du vert au rouge. Tout au long de la saison, les producteurs ont dû redoubler d'efforts et multiplier les passages dans leurs vignes pour répondre aux difficultés liées notamment aux pluies abondantes. 

Le Beaujolais, compte 12 appellations très différentes, selon Interbeaujolais une étude inédite, qui a duré 9 ans, a révélé plus de 300 types de sols issus de 15 grandes familles de roches. La nécessité de s'adapter est donc une seconde nature pour les vignerons qui aspirent à créer de futurs premiers crus pour faire évoluer leurs vins et monter en gamme. 

Jean-Marc Lafont, président d'Interbeaujolais, s'attend à une récolte disparate. "Nos vignobles se sont beaucoup engagés dans des cultures plus écoresponsables, ce qui rend le travail plus délicat, plus précis, et les marges de manœuvre beaucoup plus faibles", précise-t-il. 
"Quand on a une météo compliquée comme cette année, c'est plus difficile de produire."

La propagation du mildiou, une maladie causée par un champignon et favorisée par l'humidité, a particulièrement occupé presque tous les viticulteurs français. "On s'en sort quand même bien grâce au soleil du mois d'août", se rassure Sebvastin Gutty, producteur de Morgon à Villié Morgon. Ses parcelles de gamay ont été épargnées par la grêle, contrairement à nombre de ses voisins. Il y a  fallu cependant traiter ses vignes trois fois plus pour lutter contre le mildiou, une attention de chaque instants et des frais supplémentaires. Mais selon lui le jeu en valait la chandelle : "on a pu atteindre une belle mâturité avec des pellicules très épaisse qui permettra d'extraire beaucoup de couleurs. Je suis plutôt content parcequ'on a eu peur, et en fait je crois qu'on va vers un beau millésime". 

Une baisse de 18% en un an 

La vendange de l'Hexagone, premier producteur mondial en 2023 devant l'Italie et l'Espagne, "est attendue en baisse dans presque tous les bassins viticoles", selon les estimations publiées  par le ministère de l'Agriculture. La production viticole 2024 en France est attendue en recul de 18% sur un an, du fait de conditions climatiques "particulièrement défavorables". La vendange est estimée à 39,3 millions d'hectolitres, "en net recul"

De nombreux vignobles "ont été marqués par des phénomènes de coulure (chute des fleurs ou des jeunes baies) et parfois de millerandage (taille variable des baies), conséquence de conditions humides et fraîches lors de la floraison", explique le ministère.

Le mildiou, une course permanente pour l'éviter 

Le mildiou, un champignon dont la propagation dans les vignes a été favorisée par les pluies fréquentes tombées depuis le printemps, "touche la plupart des bassins viticoles et pourrait causer des pertes importantes", ajoute le ministère.
"Des épisodes de gel ou de grêle ont également localement réduit les volumes de production", indique-t-il. Certains bassins viticoles peinent toutefois à écouler leurs bouteilles, la demande pour le vin tendant à baisser. "Sur les trois dernières années, les ventes en volume de vin rouge ont baissé de 15% en grande distribution, de 3% à 5% pour le blanc et le rosé", a rappelé à l'AFP Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vin à l'établissement public FranceAgriMer.  Il s'inquiète particulièrement des difficultés économiques rencontrées par les producteurs de rouge dans le sud-ouest, l'Occitanie et la vallée du Rhône.

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