Alors que le procès des meurtriers présumés de Kevin et Sofiane se poursuit à Grenoble, la tante de Sofiane a accepté de parler à France 3 Alpes. Trois ans après les faits, elle vit encore la douleur d'avoir perdu ce neveu "si cher". "Mon deuil n'est toujours pas fait", explique-t-elle.
"C'est très difficile pour moi d'être ici, mais je me devais d'être là", insiste Nabila Silini. La tante de Sofiane était très proche du jeune homme de 21 ans, il venait de vivre 3 mois chez elle pour passer du temps avec son cousin, adolescent à l'époque. Ce côté "grand frère" est souvent évoqué quand on parle de Sofiane. Comme Kevin, il avait l'habitude de s'occuper des plus jeunes, pour leur montrer le bon chemin.
Dans un sanglot, Nabila Silini justifie encore sa présence quotidienne au procès: "j'ai besoin de connaître la vérité, j'avais aussi besoin de voir leurs visages. Quand je prends le tram ou le bus, que je vois des Blacks ou des Arabes, je me demande toujours: est-ce que c'est pas eux qui ont tué mon neveu?"
Mais Nabila Silini avoue avoir parfois du mal à regarder le box des accusés: "ils n'assument pas du tout, ils discutent entre eux, rigolent. Ils disent: c'est pas moi, j'ai rien fait! Ils se victimisent." Une position insupportable pour la tante de Sofiane. Mais elle restera jusqu'au bout: "mon deuil, il n'est pas fait, parce que la vérité, je ne l'ai pas."
Interview réalisée par Jean-Christophe Solari