On a souvent présenté l'arrivée du FCG au Stade des Alpes comme un événement subi pour le club. Finalement, lors d'une conférence de presse, Marc Chérèque et Michel Martinez ont plutôt présenté l'affaire comme un essai transformé. Ils entendent en faire une force.
Ce vendredi 6 juin, Marc Chérèque, président du FCG, et Michel Martinez, vice-président, ont commencé leur conférence de presse comme si de rien n'était. Comme si le déménagement du Stade Lesdiguières au Stade des Alpes était un événement naturel dans la vie du club. Certes, l'idée de rester deux ans dans la nouvelle enceinte était une chose connue depuis longtemps, mais ce devait être une situation temporaire, le temps des travaux à Lesdiguières. "Aujourd'hui, je ne sais pas de quoi sera fait le moyen terme", explique Marc Chérèque. Entre-temps, les écologistes sont passés au pouvoir à Grenoble et les travaux ont été abandonnés. "On aurait pu rester à Lesdiguières mais sans marge de progression", ajoute le président. Or la volonté du FCG s'affiche: "ne pas être qu'un bon club, être aussi un grand club!".
Qui dit grand club, dit affluence aux matches et accueil confortable des supporters. Du coup, le FCG a maintenu son option sur le Stade des Alpes pour faire de cette période, troublée, une force.
Nous améliorons notre attractivité"
Comme si de rien n'était, Chérèque et Martinez ont donc avant tout parlé de leur installation au Stade des Alpes, de leur objectif premier "agrandir la communauté des supporters". "C'est une vraie volonté stratégique pour poursuivre notre développement", les spectateurs vont se retrouver dans une arène moderne et "ils auront une motivation supplémentaire de venir au stade (...) nous améliorons notre attractivité."
Dans ce "nouvel écrin", le FCG entend aussi mieux accueillir ses partenaires. Un nouveau 'village', installé dans un chapiteau de 2 étages, pourrait accueillir jusqu'à 1500 personnes. Une fois le permis de construire accordé, l'infrastructure pourrait être disponible fin août.
Récit Joëlle Ceroni
En attendant, le FCG a demandé une faveur à la Ligue, jouer à l'extérieur durant les trois premières journées de la saison. Le temps que le club se retrouve dans ses meubles! Rendez-vous donc pas avant le 30 août.
Parmi les sources de revenus, il y a les spectateurs, les partenaires mais aussi les produits dérivés. Le club a pris position pour une boutique basée au Nord du Stade des Alpes. Sur 250m2, à deux pas du centre-ville, la marque du FCG s'imprimera sur des produits textiles notamment. On trouvera aussi des billets pour les matches.
1 million par an
Evidemment, lors de cette conférence de presse, il a été question de gros sous. Combien coûte ce "déménagement" au Stade des Alpes? Entre les aménagements nécessaires et la location versée au délégataire, l'histoire coûtera en moyenne 1 million d'euros par an au club. "On est loin des 10.000 euros demandé au RCT à Toulon!", commente Marc Chérèque.Le FCG, un club qui n'a pas totalement fait une croix sur l'idée d'avoir les clefs d'un stade, un jour. Mais pour Lesdiguières, il faudra attendre. Le club avait bien réuni la somme pour la première phase des travaux, la rénovation d'une tribune chiffrée à 8,5 millions d'euros. Cinq banques étaient même prêtes à financer 6,5 millions sur 25 ans. Mais la seconde phase, la plus importante, comprise entre 10 et 12 millions avec rénovation de deux tribunes, dépendait totalement de l'argent public. C'est là que la nouvelle municipalité a mis son veto. Elle attend de voir comment ses clubs de rugby et de foot se comporteront sur les terrains dans les années à venir.
Reportage Jérôme Ducrot et Vincent Habran
La politique tarifaire
Avec l'arrivée au Stade des Alpes, ce qui inquiétait les inconditionnels du club c'était le prix des places. "Comme on veut se servir de notre arrivée ici pour mobiliser plus de monde, nous allons multiplier les offres", explique Chérèque. Ainsi, "le meilleur du Top 14 à 130 euros", représente désormais le refrain publicitaire du FCG. A 130 euros, les abonnés auront droit à 16 matches (en comptant le Challenge européen) et à quelques ristournes du côté de la bodéga. Qu'on se le dise, la campagne d'abonnement démarre le 10 juin. A l'opposé sur l'échelle tarifaire, pour 650 euros, "la centrale +" offrira, elle, tout le confort avec sandwiches et boissons.Pour les habitués de la tribune Nord, construite en 1921 à Lesdiguières, des places plus confortables sont promises, devant les 22 mètres, prix estimé 320 euros à l'année. A ces abonnés de longue date, des places en centrale basse sont aussi proposées mais pour 490 euros.
"Mais ce qui change, c'est qu'aujourd'hui, au Stade des Alpes, on sera au sec partout!", ajoute Michel Martinez.
Rappelons que le FC Grenoble Rugby aura été le 7e club de France en termes d'affluence pendant la dernière saison. Il compte à présent grappiller des places dans ce domaine.
La cohabitation
Au Stade des Alpes, le FCG va donc devoir cohabiter avec le GF 38. Les footballeurs n'iront pas jouer à Lesdiguières car le stade n'est pas homologué pour leur championnat. "On s'inscrit dans une cohabitation de gentlemen", explique le président. Un gentleman qui, toutefois, n'attendra les dates de la CFA pour imposer les siennes. Honneur au plus élevé dans la hiérarchie sportive! Le premier calendrier du FCG sera connu le 5 juillet.Projet sportif
"Grandir dans le Top 14!", c'est le leitmotiv du FCG côté terrain. "Monter dans le classement et atteindre des places qualificatives pour aller à la grande coupe d'Europe", c'est le défi à relever. Mais quand on voit comment les grosses équipes se comportent en fin de saison pour tirer leur épingle du jeu, il va falloir être vigilant! "Ce championnat est plus dur que prévu, la vie en Top 14 est plus dure que prévue", avoue-t-on.
Fabrice Landreau devient directeur général et directeur sportif et son staff est désormais en place.
Sur le terrain, 12 joueurs rejoignent le FCG et deux nouvelles recrues sont encore espérées. Julien Brugnaut a, en revanche, tourné les talons pour raison personnelle.