Originaire d'Echirolles, formé au FCG, l'ailier du Stade Toulousain Vincent Clerc, se raconte en quatre essais alors qu'avec 95 réalisations à son actif, il est proche de battre le record de 100 essais en championnat détenu par Laurent Arbo,
Le premier ?
"C'était à Perpignan en 2002 (32-17 pour l'USAP), sur l'aile gauche, après une passe encore une fois de Xavier Garbajosa, qui a souvent été à l'origine de mes premiers essais en club ou en équipe de France. J'arrivais de Grenoble, j'avais envie de prouver beaucoup de choses vu qu'on m'avait donné ma chance, c'était mon premier match (avec le Stade Toulousain). C'était donc important pour moi de marquer, de démarrer comme ça. Une façon de bien m'intégrer et de montrer qu'au milieu de toutes ces stars, je pouvais apporter quelque chose. J'ai ressenti de la fierté de marquer avec le Stade Toulousain, j'ai été félicité par Xavier Garbajosa, Cédric Heymans, Clément Poitrenaud, Fred Michalak. Cela validait la prise de risques que représentait mon départ de Grenoble."
Le plus beau ?
"En terme d'émotions, c'est mon premier essai après mon retour de blessure contre Clermont au Stadium (en 2009, 20-13). C'est une action de Max (Médard) qui me permet de déborder sur l'aile et de marquer dans un stade plein, contre l'équipe face à laquelle je m'étais blessé au genou. Symboliquement, ça avait été un grand moment pour moi, c'était vraiment un peu comme une libération de retrouver le chemin de l'essai après neuf mois d'efforts et de sacrifices. Tant qu'on est en pleine forme, on ne se pose pas de questions, on marque, on avance. Par contre, quand on revient de blessure, on ne sait pas si on va pouvoir revenir, rejouer des matchs de ce niveau-là, on a plein de choses dans la tête mais on n'arrive pas forcément à les mettre en pratique sur le terrain."
Le plus important ?
"Souvent, les essais les plus décisifs, c'est quand on marque à la dernière seconde alors qu'on perd le match. Il y en a un qui a amené beaucoup de joie à l'équipe, c'était contre le Racing au Stade de France (30 mars 2013, victoire 27-26 des Toulousains). Je marque en coin après une action très collective, je m'arrache. Derrière, on est tous au milieu du terrain à attendre la transformation qui est passée par Lionel Beauxis et qui nous donne la victoire. C'était un moment où on n'était pas bien, on sortait d'une série de défaites et on avait enchaîné derrière pas mal de victoires. Et quand on marque à la dernière seconde, ça donne toujours une dimension supplémentaire."
Avec le XV de France ?
"Celui dont tout le monde me parle, c'est l'essai marqué à Croke Park à la dernière minute face à l'Irlande lors du Tournoi 2007 (victoire des Français 20-17). Je pense que c'est celui-là qui valide mon billet pour la Coupe du monde 2007 alors que j'avais manqué celle de 2003. C'était presque un match perdu, je fais un choix (de revenir vers l'intérieur) qui peut être discutable mais qui à la sortie me permet de marquer entre les poteaux et du coup, il y a une explosion de joie. Grâce à cet essai, j'ai redonné à Bernard (Laporte), la confiance qu'il m'avait donnée sur le terrain. Il pouvait compter sur moi et je crois que c'est ce moment-là qui fait basculer les choses dans son esprit pour me faire partir à la Coupe du monde, ce qui m'a permis de m'installer un peu plus durablement en équipe de France."
Le record ?
"Détenir le record, si je l'atteins un jour, cela me fera sûrement plaisir quand je serai un peu plus vieux mais cela n'a jamais été un objectif. J'ai toujours marqué des essais, j'aime encore ça mais pas pour battre des records juste car c'est important pour l'équipe. En revanche, ce qui me plaît, c'est que cela représente ma durée au plus haut niveau".
