La SaintéLyon en version audio guidée en février 2021

La 67 e édition de la course-trail aura lieu de manière semi-virtuelle. Elle s'intitulera la SaintéLyon "Just in time". Et se déroulera à  titre individuel, le long d'un parcours identique pour tous les participants.

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La 67 eme édition de la célèbre traversée entre Saint-Etienne et Lyon aura bien lieu. Après l’annonce de l’annulation des épreuves à l’automne pour cause de covid, les organisateurs viennent de dévoiler une édition inédite à tous les sens du terme. En deux mots, chacun va pouvoir prendre part à la course sans risquer de se retrouver au milieu d’une foule de coureurs, ni de croiser des cohortes de supporters le long du parcours.

Défi solitaire

La version 2021 prévue à partir de février sera donc individuelle et prendra l’appellation de "Just in time". Un challenge contre la montre, personnel ou entre amis, audio-guidé et même chronométré à sa guise avec l’utilisation des smartphones. Grâce à une application(Extracks) et un dossard virtuel, chaque coureur peut choisir d’aller courir n’importe quelle nuit pour faire sa SaintéLyon. En totalité ou en partie.

Chaque participant doit courir dans les mêmes conditions, à savoir en prenant le départ entre 19 heures et minuit et en respectant les parcours dans leur totalité, « de A à Z », rappelle l’organisation, « en validant les check points identifiés par GPS. Bref, comme en vrai ou presque…

Pour ne pas  prendre le  risque de se perdre, car l’itinéraire passe par des zones de pleine nature parfois en altitude (1 000 m, dans les Monts du Lyonnais, dans le secteur de Saint-Catherine (à 43 km de l’arrivée),  le coureur est audio-guidé. Une sorte de reconnaissance de terrain décryptée et signalée tout au long du chemin. Au-delà de l’orientation pas à pas, ce « compagnon », tel que décrit par les organisateurs, « apportera conseils, encouragements, et même des surprises ! » A  croire que cette SaintéLyon solitaire restera dans les annales, pas seulement pour le contexte sanitaire, mais aussi pour cette expérience unique au cœur de la nuit, le casque vissé sur les oreilles.  Une course 2.0 !

Inutile de préciser que, compte-tenu des températures, il faut prévoir de quoi protéger son smartphone pendant… des heures. Et que partir avec des batteries externes est quasi-obligatoire. Une fois inscrits, les coureurs renseignent quelle nuit ils entendent faire la traversée. Et à partir de quel départ (Saint-Etienne, pour la complète de 74 km ; Sainte-Catherine pour les 43 km ; Soucieu en Jarest pour les 23 km ou Chaponost pour la 13 km), direction la Halle Tony Garnier.  Pour s’y retrouver, des indications sont présentes sous formes de panneaux ou de bandes réfléchissantes au sol tout au long des itinéraires.

 

Une aventure qui débute…  en 1951 !

Au départ, une bande d’originaux (principalement des amateurs de cyclo) prend le parti de traverser les collines qui séparent le Rhône de la Loire, plus précisément Lyon de Saint-Etienne. A  vol d’oiseau, cela représente environ 60 km. Rapidement, cette balade nocturne qui prend ses quartiers en novembre - décembre séduit les randonneurs et les montagnards des sections du club alpin. Quelques individus, précurseurs du trail et du cross, abandonnent les skis de fond, ou les grosses chaussures à semelle Vibram pour des tiges basses crantées qui leur permettent de franchir ces kilomètres boisés et ardus en un temps record. En courant, parfaitement ! A l’époque et jusque dans le milieu des années 80, ils font encore figure d’exception. Mais la course à pied va devenir la quasi règle. Car le footing, puis le jogging sont à la mode. De la même manière que l’alternance des départs depuis Lyon ou Saint-Etienne, donne lieu peu à peu à un standard : départ à Saint-Etienne et arrivée au palais des sports de Gerland, à Lyon, au petit matin (pour les premiers et pour une majorité de participants au fil des éditions).

Les premières éditions en courant

1977 : cette année-là, le départ est prévu à Lyon. Les participants, dont les coureurs, se retrouvent place Bellecour. Les travaux du métro naissant ne sont pas encore terminés, les entrées sont en cours de finition. Les inscrits partent très vite. « On a rapidement formé un petit groupe à 6 ou 7, et puis je me suis retrouvé à courir seul, en tête », se souvient Michel Delore, journaliste et écrivain, coureur longue distance, vainqueur à 8 reprises. Pour cette édition, il n’y a pas foule : 850 participants en tout et pour tout. On en est encore au début. L’année suivante, le nombre atteint 2 500 inscrits. On part de la capitale ligérienne pour franchir la ligne d’arrivée rue de la République, à Lyon, devant le siège du Progrès.

Dans la nuit, point de frontale, elles n’existent presque pas ou alors dans l’univers de la spéléo, trop lourdes donc. Michel Delore préfère porter à la main un boîtier métallique Wonder, « que l’on peut facilement orienter et qui n’enserre pas le front. »

Courir à cette époque entrait dans la catégorie « style libre ». Les participants alternent course et marche dans les côtes les plus soutenues. « La plupart portent le fameux modèle Adidas Achille. Une chaussure de course, équipée d’une très bonne semelle anti-dérapante. Idéale sur des bouts de parcours très roulants », souligne Michel Delore, qui s’est depuis, à plus de 80 ans, reconverti dans la marche nordique. Où il continue de faire des chronos… On ne se refait pas.

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