Depuis le 1er juillet 2017, une exposition rend hommage à l'un des architectes les plus talentueux du XXe siècle : Jean-Louis Chanéac. Le créateur des "maisons-bulles", décédé en 1993, est à l'honneur à Aix-les-Bains. Une exposition à découvrir jusqu'au 29 octobre aux anciens Thermes nationaux.
On lui doit le Palais des fleurs d'Aix-les-Bains, le porche de Val d'Isère, ou encore le lycée du Granier à la Ravoire... C'est peu de dire que Jean-Louis Chanéac a laissé sa trace dans des Alpes.
Né en 1931 à Avignon et mort dans un accident de voiture en 1993, cet architecte visionnaire est en ce moment à l'honneur dans une exposition présentée aux anciens Thermes d'Aix-les-Bains, en Savoie. Intitulée "Rêves de lac - Jean-Louis Chanéac, architectures aixoises", cette exposition montre comment ce bâtisseur renommé a voulu révolutionner les formes architecturales.
Pour une architecture insurrectionnelle
Auteur d'un Manifeste de l'architecture insurrectionnelle en mai 68, il préconise l'implantation de "bulles pirates" sur les bâtiments HLM. "Lorsque je contemple un grand ensemble, écrit-il, j'ai envie de donner à ses habitants les moyens de réaliser leurs rêves et leurs besoins du moment en mettant à leur disposition ou en leur donnant les moyens techniques pour réaliser clandestinement des "cellules parasites". Ils pourraient agrandir leur appartement à l'aide de cellules ventouses fixées sur les façades. On assisterait à l'explosion d'une architecture insurrectionnelle". Une seule verra le jour de l'autre côté de la frontière suisse, au Grand-Saconnex, dans le canton de Genève.
En 1971, il participe avec Claude et Pascal Häusermann au concours pour la construction du Centre Beaubourg, à Paris. Un projet aux formes ambitieuses, tout en rondeurs, qui sera finalement retoqué, au profit de celui de Renzo Piano et Richard Rogers.
Dans les années 1970 et 1980, Chanéac multiplie les constructions dans les Alpes, en particulier à Aix-les-Bains où il s'inspire des formes des montagnes. Le plus beau témoignage de son oeuvre restant sans doute sa "maison-bulle". Une villa conçue comme un cocon protecteur aux rondeurs toutes féminines. Aujourd'hui classé monument historique, ce fantasme d'architecte est encore aujourd'hui le lieu de résidence familiale.