Le photographe savoyard Architexture capture, depuis une dizaine d'années, l'histoire de lieux abandonnés à travers l'Europe. Des thermes d'Aix-les-Bains à Tchernobyl, l'artiste se veut à la fois explorateur et historien.
Enfant, il explorait déjà des lieux près de chez lui avec un copain. Une maison abandonnée faisait alors office de terrain de jeu. Depuis, Architexture n'a cessé de poursuivre les fantômes qui habitent ces endroits voués à la démolition. Des instants figés qu'il immortalise à travers son objectif.
"Parfois, on dirait qu'ils sont encore là. C'est drôle, on a l'impression de vivre avec eux. Tu sens les gens. Tu arrives à lire ce qu'il y a dans la maison", assure le photographe adepte d'urbex, l'exploration de lieux abandonnés.
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Couvreur-zingueur de profession, il sait où mettre les pieds dans une maison en chantier pour accomplir son travail de mémoire. "Les moments où je me suis fait peur, ça a surtout été quand une alarme a retenti, que je n'ai pas eu le temps de partir et que j'ai fini dans une voiture de police. C'était en Pologne et je ne parle pas un mot de polonais. Mais quand l'alarme sonne, je reste, parce que je ne fais pas 2 000 km pour ne pas ramener une seule photo", se rappelle Architexture.
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"Respecter le lieu"
Le photographe a exploré toute l'Europe en quête de ces lieux en transit, témoins figés d'une gloire déchue, vestiges morbides de l'inhumanité. D'Auschwitz à Tchernobyl jusqu'à son terrain de jeu, la Savoie.
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"Parfois, je suis content parce que c'est super beau et parfois, c'est de la tristesse parce qu'il y a encore la photo des enfants, les ballerines accrochées au plafond... C'est pour ça que j'insiste sur le fait de respecter le lieu, complète-t-il. Des gens y ont vécu, y ont eu une histoire et je trouve ça moche de salir leur histoire."
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Architexture a aussi immortalisé les anciens thermes d'Aix-les-Bains comme personne ne les verra peut-être jamais plus. À sa manière, il fait œuvre de mémoire, grave pour l'éternité le souvenir volé d'une vie disparue.