Oxmo Puccino répand son sucre pimenté sur Musilac à Aix-les-Bains

Pour la première journée du festival Musilac, le rappeur Oxmo Puccino a réveillé en douceur un public qui n’en demandait pas tant. Une prestation encore sublime du "Black Jaques Brel".

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Il est 19 heures. Le poète rappeur a pris un quart d'heure de retard, se laissant désirer. Pas de quoi inquiéter les milliers de festivaliers qui se tiennent prêts pour déguster les paroles du père de "Pam Pa Nam".  


Slow life

Les lumières s’éteignent, le silence se fait. Trois hommes se présentent devant le public. Les trois musiciens du "Black Jacques Brel", il les suit sur scène, tout de bleu vêtu.

Vidéo

"Slow life. Dorénavant j’suis dans la slow life. Au prix d’la chair humaine, prendre son temps n’a rien de trop naïf", entonne le rappeur.

D’un coup, la foule se fait plus attentive. Comme si en quelques mots, Oxmo avait arrêté le temps. À la fin de ce morceau, certainement le titre-phare de son sublime dernier album, "La Voix lactée", le public est pantois. Il faut le réveiller. Et pour bouger, le chanteur a sa potion, àa base de "Sucre pimenté".


Oxmo et "Les Potos"

Ça y est le public chante avec lui. "Mon sucre s’oublie pas, car il est pimenté; la plume ne s’usera pas, car elle cimentée. Le but, nous alimenter, -limenté, il ne sait que prendre le ventre et puis monter… ", reprennent en cœur chanteurs, musiciens et festivaliers. Ce sucre, c’est son rap. Il te prend au ventre et puis aux tripes aussi.

Surtout après son "Roi sans carrosse", qui va finir d’emballer amateurs ou néophytes de la "Oxmo classe". La pression ne retombera pas, jusqu’à son ultime morceau. "Un morceau irréfutable d’amour", lance l’artiste avant de le susurrer. "C’est pour toutes les mères de scarlas, où qu’ce soit de Ouagadougou au fin fond du Pérou, autant de love à tous les gosses, assises sur son trône, je pose une couronne de roses sur son dôme".


Oxmo, le poète total, tellement à l’aise au milieu de sa formation acoustique-manouche. Un rappeur sans limite, sans frontière, libéré des clichés et même prêt, s’il le désire, à remonter sur scène après ce qui était pressenti comme son dernier morceau. Chose très rare pendant un festival. Harangué par la foule, l’enfant de Ségou revient une dernière fois devant son public. Edouard Hardan a, lui, fait tomber sa guitare pour un ukulélé. "Ce soir, j’ai moins besoin d’amour que de gens honnêtes", lance Oxmo une dernière fois à tous "les potos" réunis pour lui, avec lui.

 

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