Le niveau d'eau du lac du Bourget va baisser de 70 cm d'ici la fin du mois de septembre. Une opération qui a lieu tous les quatre ans pour permettre aux roselières, élément clé en termes de biodiversité, de gagner en surface.
Pendant quelques semaines, le lac du Bourget en Savoie va se vider d'une partie de son eau pour atteindre un niveau exceptionnellement bas. L'opération, qui se déroule seulement pour la deuxième fois, débute ce mercredi 1er septembre pour permettre aux roseaux du lac de s'étendre.
D'ici la fin du mois, le niveau du lac va baisser de 70 cm par rapport à sa cote actuelle. Il va rester à ce bas niveau jusqu'au 31 octobre avant de remonter progressivement en novembre pour atteindre sa cote hivernale habituelle, 40 cm plus haut. Cette opération a eu lieu pour la première fois en 2017, elle se déroule désormais tous les quatre ans.
"On fait baisser le niveau du lac parce qu'il ne varie plus naturellement. Il y a un barrage qui a été mis en place dans les années 1980 et qui régule artificiellement le lac sur deux niveaux : haut l'été et bas l'hiver", explique Sébastien Cachera, responsable gestion du milieu aquatique du Comité intersyndical pour l'assainissement du lac du Bourget (Cisalb).
Les roselières, "un poumon pour le lac"
La mise en place du barrage a eu un lourd impact sur les roselières lacustres, faisant reculer leur superficie d'environ 50%. En régulant artificiellement le niveau d'eau, l'idée est d'oxygéner le pied des roseaux en asséchant les sédiments qui se trouvent au sol pour leur permettre de regagner de la surface. En 2017, la baisse du niveau du lac avait fait apparaître l'équivalent de 25 terrains de football et une roselière test avait vu sa surface augmenter de 12%.
Des chiffres encourageants puisque les roselières sont un élément clé en termes de biodiversité dans le lac du Bourget. "C'est un milieu très riche pour les oiseaux, une zone de refuge pour les poissons. C'est un poumon pour le lac et une ceinture de protection formidable : les roseaux épurent les eaux du lac. Ce n'est pas pour rien qu'on les utilise dans les stations d'épuration", ajoute Sébastien Cachera.
Mais cette opération n'est pas sans conséquence pour les usagers du lac. Les plongeons depuis les pontons sont interdits par arrêté préfectoral pour des raisons de sécurité. Et la navigation est déconseillée au niveau du canal de Savières jusqu'au 30 novembre en raison des conditions difficiles.