TÉMOIGNAGES. L’éboulement qui a eu lieu ce dimanche 27 août en Savoie a provoqué l’arrêt du trafic ferroviaire entre la France et l’Italie pour une durée indéterminée, mettant en difficulté un grand nombre de passagers. Certains, toujours bloqués à l'étranger, dénoncent le manque de prise en charge de la SNCF.
"Ma fille était dans un train Milan – Paris qui a dû faire demi-tour" peut-on lire sur X (anciennement Twitter) suite à l’éboulement qui s’est déroulé en Savoie, provoquant l’arrêt du trafic ferroviaire entre la France et l’Italie pour une durée indéterminée.
Contacté ce lundi 28 août matin, Jérôme, qui réside en Bretagne, explique que sa fille, Rose, est toujours bloquée à Milan avec quarante autres étudiants alors qu’ils devaient rentrer de leur voyage ce dimanche 27 août.
"Ils ont dormi dans la gare de Milan et ont été délogés à sept heures matin par l’armée" dans le cadre du plan Vigipirate, poursuit ce père inquiet, "on peut entendre qu’un groupe de 40 jeunes qui dort dans une gare fasse désordre mais ils étaient installés de la façon la plus discrète possible".
Il aurait fallu proposer aux voyageurs un gymnase ou un autre bâtiment pour la nuit.
Jérôme, père d'une passagère bloquée en Italie
"Apparemment, la SNCF a bien géré l’incident en arrêtant les trains rapidement après l’éboulement, mais la gestion des voyageurs coincés n’est pas à la hauteur de la situation" ajoute Jérôme qui affirme que sa fille s’efforce de maintenir le moral des plus jeunes du groupe. Tous "se sentent dans une impasse" relaie le père de Rose. Car selon eux, le billet de groupe ne leur permet pas de "se séparer" et ils sont "refusés dans les trains en direction de la Suisse ou de Savone, pour Nice".
Contactés ce lundi 28 août, les services de la SNCF affirment avoir pris en charge le groupe. Le père de Rose dément et explique que les jeunes auraient finalement pris ce lundi matin des billets individuels pour la Suisse, espérant "pouvoir rentrer à Paris". "Les billets leur coûtent une fortune mais ils n'avaient pas d'autres solutions" explique Jérôme, "ils espèrent être remboursés".
"C'est 'Débrouillez-vous'"
Aurore, son époux et ses deux enfants (de sept et onze ans), sont partis de Milan dimanche matin après des vacances en Italie, près de Vérone. "Nous devions rentrer chez nous, à Montpellier, car mon mari reprenait le travail ce lundi" explique la vacancière exténuée. Initialement, la famille devait partir de Milan jusqu’à Chambéry, puis Valence avant d’arriver à destination. Le voyage sera finalement beaucoup plus long que prévu.
Après avoir été bloqués pendant plusieurs heures à Modane, sans aucune information claire de la part de la SNCF, Aurore et les autres passagers ont reçu des paniers-repas avant de repartir en direction de l’Italie, "sans savoir où dormir". "C’est 'débrouillez-vous', on a dû trouver un hôtel près du centre-ville de Turin" peste la Montpelliéraine.
Le soir-même, Aurore trouve des billets pour le lendemain. D’abord un bus à 8h10 pour Marseille puis un train pour Montpellier. Mais le sort s’acharne et ce matin, impossible pour la famille de trouver un taxi qui les mènerait vers la station de bus, située à 8 kilomètres de leur hôtel.
"J’ai annulé les billets et au même moment, un taxi arrive" raconte Aurore qui poursuit : "Nous sommes finalement arrivés avant le départ du bus, qui lui-même était en retard". Mais les billets annulés, le conducteur a refusé de les laisser monter et est parti sans eux. Finalement, Aurore, qui n’a "pas lâché l’affaire", explique que la famille est actuellement dans le train pour Savone. "C’est hallucinant, insiste-t-elle, la SNCF aurait pu réquisitionner des cars. Des personnes âgées et à mobilité réduite étaient présentes dans le même train que nous et personne n’est venu nous voir".
"La SNCF manque d’anticipation" affirme Aurore, qui devrait arriver chez elle, en compagnie de son époux et de ses deux enfants, à partir de 23 heures ce lundi, après plus de 30 heures de voyage. "Aucune solution proposée par la SNCF. En avion, les compagnies accompagnent les personnes. En train, rien. C’est honteux" conclut la passagère.