La procureure de la République d'Albertville a requis trois ans de prison avec sursis contre un automobiliste, ce vendredi 11 octobre. En 2022, l'homme âgé de 32 ans avait tué deux agents des routes en Savoie, quelques instants après avoir envoyé des SMS sur son téléphone portable.
Trois ans de prison avec sursis ont été requis, ce vendredi 11 octobre à Albertville (Savoie), contre un automobiliste de 32 ans qui avait tué deux agents des routes en Savoie en 2022, distrait par l'envoi de SMS.
Les faits remontent au 2 mars 2022. Un chantier mobile d'élagage de la Direction interdépartementale des routes est installé sur la route nationale 90 entre Moûtiers et Albertville. À la mi-journée, les agents empiètent sur la chaussée pour nettoyer des débris laissés par une collision matérielle. C'est alors que deux d'entre eux sont mortellement fauchés par un véhicule. Un accident de la route dont l'origine sera dévoilée au cours de l'enquête.
Les investigations ont révélé que le conducteur a fait usage de son téléphone quelques secondes plus tôt pour envoyer deux messages. Le véhicule circulait à 110km/h sur la voie de droite, là où la remorque de signalisation du chantier était à l'arrêt.
L'usage du téléphone mis en cause
"Je n'ai pas vu la présignalisation, je n'ai pas fait attention", a admis le prévenu jugé ce vendredi 11 octobre devant le tribunal correctionnel d'Albertville. L'ancien chauffeur livreur a "levé la tête" après avoir envoyé ses SMS, puis il a donné un coup de volant à gauche pour tenter d'éviter les deux agents. En vain.
"Je n'aurais jamais dû utiliser ce téléphone", a déclaré l'homme aujourd'hui âgé de 32 ans. Les tests d'alcoolémie et aux stupéfiants se sont révélés négatifs. Son casier judiciaire était lui vierge. Mais le prévenu avait déjà été verbalisé pour des infractions au code de la route.
Qualifié "d'assassin de la route" par une avocate des parties civiles, l'ancien chauffeur livreur est jugé pour "homicides involontaires". À l’issue de l'audience, la procureure de la République d'Albertville a requis trois ans d'emprisonnement avec sursis à son encontre.
"Si on fait un sondage sur qui n'a jamais utilisé son téléphone au volant, je pense qu'on serait surpris", a nuancé la procureure, Anne Gâches, en requérant également l'annulation du permis de conduire et l'interdiction de le repasser pendant douze mois. Le jugement sera rendu le 15 novembre prochain.