On vous explique comment les producteurs de Beaufort transforment le petit-lait, déchet très polluant, en énergie

Transformer le petit-lait en gaz et donc, en énergie... C’est possible, grâce au procédé de méthanisation. En Savoie, des producteurs utilisent ce déchet très polluant afin de chauffer les cuves destinées à la production du Beaufort.

Valoriser le petit lait et le transformer en énergie, c'est possible.

Les producteurs de Beaufort utilisent déjà ce lactosérum afin de produire de l’électricité, comme nous vous l’expliquions dans cet article. Aujourd’hui, ils innovent une fois de plus en transformant ce déchet en gaz grâce au procédé de méthanisation. Au cœur de la Tarentaise, en Savoie, le groupement pastoral de Plan Pichu a trouvé un nouveau moyen de valoriser le petit-lait, considéré avant tout comme étant un déchet. En effet, cette matière organique était jusqu’à présent traitée, épurée afin de ne pas polluer la nature environnante.

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Transformer le petit-lait en gaz et donc, en énergie ? C’est possible, grâce au procédé de méthanisation. En Savoie, des producteurs utilisent ce déchet afin de chauffer les cuves destinées à la production du Beaufort. ©G. Ragris, C. Delcroix et E. Achard / FTV.

Le petit-lait représente 90% de la traite

Pour Philippe Chenu, fromager à Plan Pichu, le travail débute dès quatre heures du matin avec la traite. 10% de cette dernière entrera dans la composition du Beaufort. Le reste, soit 90% de la traite, est ce que l’on appelle du petit-lait. "C’est un produit qui est polluant mais qui devient intéressant en le méthanisant" affirme Didier Simon-Chautemps, responsable de l’alpage de Plan Pichu. Grâce au procédé de méthanisation, le lactosérum sera transformé en gaz.

Ce gaz peut nous servir à chauffer de l’eau et les cuves pour la fabrication du Beaufort.

Didier Simon-Chautemps, responsable de l’alpage de Plan Pichu,

à France 3 Alpes.

Plus de 6 000 litres de lactosérum traités chaque jour

Chaque jour, plus de 6 000 litres de petit-lait sont envoyés vers une cuve installée à l’arrière du chalet. Didier Simon-Chautemps inspecte la cuve à travers un hublot : "Je vois que ça brasse bien et je vois des petites bulles : c’est le gaz qui se fabrique" précise-t-il.

Ce système est déjà connu dans les vallées environnantes mais est une grande première à environ 2 000 mètres d’altitude. En montagne, pour une utilisation saisonnière, il faut ensemencer le petit-lait à l’aide de micro-organismes. Ensuite, tout se fait naturellement. "Les bactéries mangent la matière organique de ce petit-lait pour faire du gaz. Ce gaz fait gonfler la bâche et va dans la chaufferie pour être brûlé dans une chaudière à biogaz et produire de l’eau chaude" précise le responsable de l’alpage.

Didier Simon-Chautemps est enthousiaste : "Normalement, cet été, le méthane sera suffisant pour chauffer toutes les cuves de fabrication et même pour les douches des fromagers et des bergers" espère-t-il. La coopérative d’alpage pourra donc fonctionner en quasi autonomie, d’autant plus qu’elle dispose également de sa propre centrale hydro-électrique.

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