L'un des plus grands projets de mine de lithium en France vient de recevoir un coup d'accélérateur. Il a été désigné comme un "intérêt national majeur" par l'État. Le futur site doit s'installer à Échassières, dans l'Allier et devrait produire 34 000 tonnes de lithium par an.
L'information est parue au Journal officiel, ce dimanche 7 juillet 2024. L'Etat a reconnu le projet de mine de lithium dans l'Allier comme "d'intérêt national majeur". Cette désignation doit faciliter son aboutissement en allégeant les procédures administratives.
Baptisé EMILI, le projet est portée par l'entreprise Imérys et RTE. La mine doit s'implanter à Échassières, dans un site de production de kaolin et produire 34 000 tonnes de lithium par an. Une production qui permettrait d'alimenter 700 000 véhicules électriques par an, selon les porteurs du projet.
Mise en service en 2028
Le site serait la première usine de la sorte dans l'Hexagone. Pour rappel, le lithium est un composant présent dans les batteries électriques ou les téléphones portables. Les producteurs principaux sont l'Australie, le Chili et la Chine.
L'infrastructure promet la création de 1000 emplois indirects et entre 500 à 600 emplois directs, pour une mise en service en 2028, et ce, pour une durée de 25 ans d'exploitation. D'autres infrastructures liées à l'usine doivent voir le jour dans les alentours. À La Fontchambert, une plateforme de chargement de trains doit sortir de terre. Les minerais seront ensuite transportés près de Montluçon, à la Loue, où une usine de conversion doit voir le jour.
Réunions publiques repoussées
Le projet suscite des inquiétudes, notamment auprès des agriculteurs. Ces derniers redoutent d'être privés d'eau par l'usine. Cette dernière doit prélever 600 000 mètres cubes d'eau par an, dans une rivière, la Sioule. Même inquiétude pour l'association Préservons la Forêt des Colettes. Elle craint que l'utilisation de l'eau fragilise une forêt ancienne déjà affaiblie par les sécheresses successives.
Un grand débat public a été ouvert localement pour répondre aux questions des populations locales. Problème, suite à la tenue de législatives anticipées, les quatre dernières réunions publiques, prévues en juin, ont été reportées. La Commission nationale du débat public privilégie "une prudence accrue (....) durant cette période où la communication d'informations pourrait avoir une incidence sur le vote des électeurs et des électrices". De nouvelles réunions sont prévues au mois de juillet, et la clôture du débat, initialement prévue le 4 juillet, est repoussée au 31 juillet 2024.