Ce vendredi 24 mars, une quinzaine de membres de l'intersyndicale ont construit un mur de parpaings devant la permanence du député Vincent Rolland (LR) à Albertville en Savoie. Une action revendiquée par la CGT.
Du ciment et des briques sur un peu plus d'un mètre de haut. Ce vendredi 24 mars, une quinzaine de membres de l'intersyndicale se sont donné rendez-vous au petit matin, place Ferdinand Million à Albertville, pour construire un mur devant l'entrée de la permanence du député LR Vincent Rolland.
Drapeaux en haut du muret et affiches collées sur la devanture : l'action pour protester contre la réforme des retraites est clairement revendiquée par la CGT. "On est conscients de nos actes et on a revendiqué cette action", explique Éric Granata, secrétaire général de l'union départementale CGT Savoie.
Le député n'avait pas voté la motion de censure transpartisane contre le gouvernement : "Je conseille aux parlementaires LR du département de lire Angela Davis qui dit que 'les murs renversés deviennent des ponts'. Il faut que Vincent Rolland considère ce mur devant sa permanence comme une possibilité de renouer le dialogue avec le peuple. On lui demande d'exiger de Macron qu'il retire son projet", poursuit-il.
D'autres élus pris pour cible
"Le 49.3 est un déni démocratique. On veut faire réagir les employeurs, les parlementaires pour qu'Emmanuel Macron retire son projet. Il faut qu'ils comprennent que la France entière est contre lui", continue le responsable syndical.
Les élus ont tous le numéro d'Emmanuel Macron, il faut qu'ils l'appellent.
Éric Granata, secrétaire général CGT Savoie.
Le nom de Marine Berthet revient sur des affiches collées sur la vitrine avec, en-dessous, la mention "traître du peuple !". La sénatrice LR, qui partage la même permanence, a aussi été la cible de la CGT : "Elle aussi soutient le projet de retraite. Les élus ont tous le numéro d'Emmanuel Macron, il faut qu'ils l'appellent."
"Pas peur"
Contacté, Vincent Rolland condamne ces actions et annonce porter plainte cet après-midi : "Je dénonce ces tentatives d'intimidation. Je respecte le droit de grève et de manifester, mais dégradation et intimidation doivent être condamnés."
"Ces intimidations ne me font pas peur. L'état de notre pays m'inquiète, mais je reste fidèle à mes opinions dans tous les cas. Je resterai engagé pour mon territoire quand bien même certains voudraient me faire douter", poursuit l'élu.
Le député de la 2e circonscription de la Savoie n'est pas le seul élu à avoir été la cible d'actions menées par des syndicats ou des manifestants ces derniers jours. La permanence d'Émilie Bonnivard (LR, 3e circonscription de la Savoie), à Saint-Jean-de-Maurienne, avait subi des jets d'œufs en début de semaine.
En Isère, les locaux de la députée Élodie Jacquier-Laforge (MoDem, 9e circonscription) avaient été vandalisés le lundi 20 mars. Un poteau métallique avait été lancé contre la devanture de sa permanence. Un homme, qui a reconnu avoir agi sur le coup de la colère, a été interpellé le lendemain, mardi 21 mars. Il sera jugé le 24 avril.