En Savoie, la halle olympique d'Albertville affichait complet ce samedi 23 septembre. Au programme : le "Duel Fighting", un tournoi de MMA réunissant 18 combattants devant 2500 spectateurs. Ce sport longtemps interdit en France rencontre un succès grandissant, avec des combattants qui ont des allures de nouveaux gladiateurs.
Albertville a désormais son Colisée. Dans son arène olympique, la ville de Savoie accueillait ce samedi 23 novembre un tournoi de MMA (Arts martiaux mixtes, de l'anglais Mix Martial Arts). Longtemps marginal et interdit en France, le MMA est désormais un vrai phénomène. Ce sport de combat, souvent jugé violent, séduit toujours plus de pratiquants et de spectateurs en particulier dans les petites villes. Dans la cage, les combattants ont des airs de gladiateurs romains. Ce samedi soir dans l’arène, les gladiateurs s’appellent Morgan et Aimad.
"Ce que j’ai toujours aimé, ce sont les sports de contact. Je passe mes week-ends à regarder ça à la télé, j’adore ça. Je me suis dit, pourquoi pas moi ? J’ai les prédispositions pour", raconte Morgan Thong, combattant du Tactical fight team, à quelques heures du début du show.
"Nous, on le voit comme une guerre, on est obligés de remporter la guerre car derrière on a fait beaucoup de sacrifices", témoigne Aimad Hadiqa, son adversaire d’un soir, combattant du Marseille fight club.
Ce soir-là, la halle olympique affichait complet. Plus de 2 500 spectateurs sont venus voir les 18 combattants, un vrai succès. "C’est moins violent que ce à quoi je m’attendais, et beaucoup plus technique, plus intéressant", témoigne l’un des spectateurs. Même son de cloche du côté de ce couple dans les gradins : "On ne connaissait pas l’ambiance, et en plus ce n’est pas trop violent par rapport à la télé donc c’est vraiment très sympa".
Un succès florissant dans l’hexagone
La formule de ce succès grandissant ? "C’est dans les gènes de l’humain, le fait de voir deux personnes s’affronter, si on regarde Gladiator, si on regarde ce qui se faisait à l’époque dans les arènes, on retrouve exactement cela aujourd’hui, c’est une arène" souligne Charles Navillod, organisateur du Duel Fighting.
Mais avant d’entrer dans l’arène, il y a beaucoup de travail, d’efforts et de sacrifices. Juste avant d’entrer dans la cage, c’est pesée obligatoire pour tous les combattants. "65,8 kg" annonce la balance pour Morgan. "C’est juste, juste" souffle un organisateur. "Arriver au bon poids sans avoir à couper l’eau, sans avoir à se mettre en danger physiquement, c’est signe d’expérience, de professionnalisme" se réjouit Morgan, qui lâche un soupir de soulagement à l’annonce de son poids.
La pression est d’autant plus grande que le MMA connaît un succès florissant dans l’hexagone. Désormais, le sport rassemble des centaines de milliers de spectateurs, et a ses télé-réalités et séries à succès sur Netflix. Interdit en France jusqu’en 2020, le MMA déferle sur les écrans et conquiert toutes les villes du pays.
"À côté, je suis étudiant"
Les combattants du jour sont tous amateurs, grisés par des rêves de grandeur. "Moi, à côté, je suis étudiant, je fais un master pour devenir enseignant. Je vais passer le concours bientôt. Et à côté, je m’entraîne deux fois par jour" précise ainsi Aimad.
Dans la vie, ils sont profs, coachs, ou employés. Les week-ends, les voilà gladiateurs. Tous héros d’un spectacle hyper scénographié, en dehors de la cage mais surtout à l’intérieur. Dans l’octogone ce samedi soir, Aimad et Morgan s’affrontent pour le titre des moins de 66 kilos. Sous les cris d’une foule en délire, les coups pleuvent, jusqu’à la victoire de Morgan."C’est incroyable ce sont des bonnes sensations. Maintenant, beaucoup de repos et on va prendre soin de soi, et de sa famille aussi" raconte-t-il à l'issue du show, les yeux brillants.
Après Albertville, la Roche-sur-Foron, Aix et Chambéry auront aussi leurs galas l’an prochain. Autant d’occasions de briller pour Morgan et Aimad. La preuve surtout de l’essor du MMA en France.