Après le drame de Bourg-Saint-Maurice, peut-on parler d'un "rajeunissement" des suicides?

Il n'avait que 13 ans ce collégien qui s'est suicidé par pendaison à Bourg-Saint-Maurice. Un âge où l'on ne comptabilise pas encore les suicides, c'est dire si le phénomène échappe à l'entendement. Pourtant, ces "très" jeunes qui mettent fin à leurs jours seraient de plus en plus nombreux.

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Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes...mais chez les jeunes de 15-24 ans, ceux qui ne sont plus vraiment des enfants. Pour les autres, les plus jeunes, les statistiques sont floues. L'Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS) évoque une trentaine de cas par an. Une association qui constate un "net rajeunissement du mal-être qu'elle trouve préoccupant".

Une fillette de 10 ans qui dit qu'elle veut mourir, un garçon de 8 ans qui met fin à ses jours, ces faits ne sont plus du domaine de l'inimaginable, des spécialistes en témoignent. Récemment, la présidente de l'UNPS expliquait à nos confrères du Parisien que des signes avant-coureurs comme la scarification ou un épisode d'alcoolisation doivent alerter. Pour Thérèse Hannier, "il ne faut pas créer une psychose et dire aux parents : attention, en ce moment tous les enfants sont suicidaires! (...) Mais ces SOS précoces ne doivent pas être pris à la légère. Ils sont là pour nous interpeller et c'est aux adultes de réagir. Pourquoi nos enfants sont-ils imprégnés d'une telle violence? On est dans une société morbide, même les clips de prévention du suicide sont sanguinolents! Il y a un énorme ménage à faire dans la formation et l'information".

Un observatoire


Alors que l'affaire de Bourg-Saint-Maurice n'avait pas encore agité les médias, mardi 12 février la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé sa volonté de "créer un observatoire national du suicide" répondant ainsi aux voeux du Conseil économique, social et environnemental (Cese) désireux d'améliorer les actions de prévention.

Cet observatoire, qui rendra un rapport annuel, "ne sera pas un prétexte pour nous empêcher d'agir", mais "permettra au contraire de mieux coordonner les informations existantes, de mieux repérer, de mieux alerter", a indiqué la ministre devant le Cese. Peut-être aidera-t-il à mieux saisir ce nouveau phénomène des suicides des très jeunes.


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