Revivez en images les opérations de déblaiement et de secours après l'avalanche meurtrière du 10 février 1970 à Val d'Isère, en Savoie. Un événement-clé dans l'histoire de la gestion du risque avalanche dans notre pays.
Des voitures ensevelies, une route inaccessible, des monceaux de neige et un chalet emmuré : ce 10 février 1970, c'est une montagne de neige qui s'abat sur le centre UCPA de Val d'Isère, en Savoie.
La neige a fait voler en éclats les fenêtres de la salle à manger où les stagiaires prennaient leur petit-déjeuner.
Elle a tout enseveli sur son passage. Le bilan est très lourd : 39 morts et une quarantaine de blessés.
A l'époque, c'est l'avalanche la plus meurtrière de ces 200 dernières années.
Un événement déclencheur dans la gestion du risque avalanche
Cette marée blanche agit comme un éléctrochoc, à l'époque, sur le monde de la montagne et sur les services de l'Etat.Dès l'année suivante, l'Association Nationale pour l'Etude de la Neige et des Avalanches voit le jour. Elle a pour but de réfléchir à la sécurité des stations de montagne. Aujourd'hui elle est devenue un acteur reconnu de la formation au risque avalanche.
Formation en cours à destination des guides formateurs italiens en Val d'Aoste. Au programme : les paramètres à surveiller (modes de vigilance) expliqués sur le terrain (pratique les grains fins...), gestion pentes raides,...#Avalanche #Formation #Prévention pic.twitter.com/VSgfW0yXkb
— ANENA (@ANENA38) January 8, 2020
"Un événement effroyable"
"C'est un événement assez effroyable par l'ampleur des dégâts humains et matériels, donc ça a été une prise de conscience.On faisait déjà en France la gestion du risque avalanche mais ça a été un événement déclencheur d'action et de décision nouvelles par rapport à la gestion de ce risque avalanche", explique Thierry Faug, chercheur dans l'unité de recherche érosion torentielle neige avalanche au sein de l'INRAE (l'institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement).
Des cartes pour localiser le risque avalanche et tracer l'emprise maximale des avalanches sont ainsi créées. Ces cartes sont encore aujourd'hui produites par l'INRAE, à titre informatif.
Dans les années 1970, les plans des zones exposées aux avalanches sont également conçus. Ce sont les ancêtres des plans de prévention des risques.
Enfin, la prévision du risque avalanche par le centre d'études de la neige voit le jour à Météo France.
"Aujourd'hui, on a des procédures qui sont à la fois des cartographies et des mises en place de mesures de prévention pour mettre en confinement ou déplacer des populations quand on est en niveau de vigilance rouge ou orange", confirme Sébastien Escande, guide de haute-montagne et formateur à l'Anena.
Suite au drame de Val d'Isère le 10/2/1970, le rapport Saunier a donné l'impulsion nécessaire pour une politique ambitieuse de gestion du risque d'#avalanches. Ses principales recommandations ont été mises en oeuvre, notamment réseau nivo-météorologique❄️ https://t.co/Zn9jEzH6Jl https://t.co/mpurPU9VM0 pic.twitter.com/2joC0mwiBS
— Samuel Morin (@smlmrn) February 10, 2020
Les avalanches tuent principalement des skieurs
Pour la saison 2018-2019, l'anena a recensé 60 accidents d'avalanche. 92 personnes ont été emportées, 13 sont décédées et 27 ont été blessées.
Il s'agit principalement de skieurs emportés lors de sorties en montagne.
La tragédie de Montroc
Les avalanches qui touchent des habitations sont de l'ordre de l'extraordinaire. Outre l'épisode meurtrier de Val d'Isère, notre région a été endeuillée en 1999, lorsque plusieurs chalets avaient été ensevelis à Montroc, dans la vallée de Chamonix. Douze personnes étaient décédées. Voyez, ci-dessus, ce reportage que France 3 Alpes avait consacré au drame, à l'occasion du vingtième anniversaire de la tragédie de Montroc.