Le parquet d'Albertville a ouvert une enquête après l'avalanche qui a tué cinq militaires, lundi 18 janvier. Elle doit déterminer les circonstances de l'accident voire étayer la piste de l'homicide involontaire s'il y a lieu. Le risque était en effet connu, rappelle le préfet de la Savoie.
Les militaires sont-ils des usagers de la montagne comme les autres? C'est là toute la question après le drame de Valfréjus. Dans un secteur hors-piste, cinq légionnaires ont trouvé la mort alors qu'ils s'entraînaient. Leur hiérarchie leur a-t-elle fait courir un risque en les envoyant sur les pentes du Col du Petit Argentier? Étaient-ils suffisamment aguerris?
L'enquête doit permettre d'en dire plus avant un éventuel transfert du dossier à un parquet à compétence militaire, en l'occurrence celui de Lyon.
Quelques heures après le drame, le préfet de la Savoie n'a pas manqué de rappeler que les risques sont actuellement connus dans les Alpes du Nord: "nous savons que la qualité du support du manteau neigeux n'est pas bonne en ce moment (...) l'enquête doit déterminer justement si le fait de se trouver sur cet itinéraire ce jour-là constituait une prise de risque."
Interview
Face au risque, les militaires, qui évoluaient en dehors du domaine skiable de la station, étaient équipés de détecteurs de victimes d'avalanche.
Rattachés à la Brigade alpine, les militaires du 2e Régiment étranger de génie de Saint-Christol peuvent intervenir en montagne. Tous leurs membres doivent donc, normalement, avoir des brevets d'alpinistes et de skieurs militaires. Mais un exercice d'aguerrissement, comme celui auquel ils participaient, est aussi fait pour apprendre. Les hommes engagés cette fois avaient-ils le niveau?
Ce régiment avait déjà été endeuillé en février 2012, à Valloire (Savoie), dans les mêmes circonstances. Une avalanche y avait emporté cinq légionnaires, dont un était décédé.