Spécialisée dans la fabrication de cathodes en carbone et en graphite, Carbone Savoie emploie 300 personnes en Savoie et une centaine à Vénissieux (Rhône). Des sites en grève depuis 11 jours, à l'heure de la cession de cette filiale de Rio Tinto.
Les représentants des salariés de Carbone Savoie ont un peu avancé ces dernières heures. Ils ont d'abord pu, -enfin-, croiser quelqu'un d'Alandia Industries, le repreneur potentiel. "Ils s'engagent à ne pas faire de Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) pendant deux ans, mais ils ne veulent pas s'engager à maintenir les effectifs", explique un membre du personnel.
Les représentants doivent à présent être reçus mardi à Bercy. "On veut que le gouvernement intervienne", proclame l'intersyndicale, qui a par ailleurs assigné la direction de Rio Tinto le 22 février devant le tribunal de grande instance de Lyon pour "défaut d'information dans le cadre du processus de cession".
Des investissements à programmer
Le 14 décembre dernier, le géant minier anglo-australien Rio Tinto annonçait son projet de cession à la holding industrielle Alandia Industries, spécialisée dans la reprise d'entreprises en difficulté."Ce projet de cession n'apporte aucune garantie et les investissements programmés, à hauteur de 25 millions d'euros, ne seront pas suffisants pour assurer la pérennité et le développement de l'usine", dénonce un porte-parole de l'intersyndicale FO-CGT-CFDT-CFE-CGC. "Il faudrait 25 millions de plus, car il faut rénover un four de cuisson en service depuis 80 ans à Vénissieux et en très mauvais état", explique-t-il.
L'intersyndicale déplore que la direction de Rio Tinto refuse une expertise indépendante de ce four, réclamée depuis le début du processus de cession, et que le gouvernement a lui-même proposé. Ces deux points, ainsi qu'un "maintien des effectifs", seront notamment abordés lors de l'entretien à Bercy avec un membre du cabinet d'Emmanuel Macron.