Vendredi 31 janvier, le divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne a finalement été prononcé. Pour l'aéroport de Chambéry, dont le trafic dépend en grande partie de ses échanges avec l'Angleterre, de grands bouleversements s'annoncent.
Ils se pressent dans les allées, bagage à la main et affaires de ski dans les valises. A l’aéroport de Chambéry, en Savoie, les Britanniques sont chez eux. Mais désormais, les visages sont fermés. Depuis vendredi 31 janvier, date du Brexit, ils ne sont plus Européens.
Un divorce avec l'Union que la plupart des passagers ne souhaitait pas et que beaucoup trouvent "triste", voire "honteux". Car d'ici quelques mois, ils seront concernés au premier chef. En effet, 86% du trafic de l'aéroport savoyard dépend de ses échanges avec le Royaume-Uni.
Pour quelques mois encore, les Anglais sont considérés comme européens
Pour l'instant, rien n'a vraiment changé dans l'accueil des Anglais. "Les touristes anglais sont toujours considérés comme des Européens en termes douaniers, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contrôles complémentaires, ni de contrôles renforcés, explique Mylène Leuly, directrice de l'aéroport de Chambéry.En termes d’immigration, le contrôle documentaire reste aussi le même, puisque, de toutes façons, les vols en provenance du Royaume-Uni étaient déjà considérés comme des vols extra-Schengen."
Mais à la fin de la période de transition, soit à partir du 31 décembre prochain, les contrôles devraient être renforcés. "Il est possible qu'il y ait cinq ou six étapes pour entrer dans l'espace européen, s'inquiète Thomas Juin, président de l'union des aéroports français, interrogé par l'AFP.
Cinq ou six étapes de contrôle à partir du 31 décembre 2020
Le contrôle du passeport, la prise d'empreintes digitales, le questionnement sur l'objet du déplacement, le lieu de séjour, les moyens financiers du voyageur, un éventuel contrôle approfondi dans un espace isolé dans l'aéroport et le contrôle des bagages. Plus le visa, même si les conditions d'obtention seront simplifiées."Les petites structures, comme l'aéroport de Chambéry, risquent d'être particulièrement impactées. Car il faudra alors mettre en place une zone de contrôle, une zone de contrôle isolé et une zone de détaxe, selon Thomas Juin. "Ces changements auront un coût", prévient-il.
Ils ont en effet coûté 700 000 euros pour l'infrastructure de Chambéry, financés par le département, et ont permis de créer une extension de 150m² et trois nouveaux guichets.