Salariés et syndicats sont entrés dans le siège social de Ferropem, à Chambéry, ce jeudi 12 décembre. Il ont laissé éclaté leur crainte quant à l'avenir de l'entreprise. Trois sites sont à l'arrêt, un quatrième le sera en janvier.
Environ 300 manifestants - salariés et syndicats - se sont rendus au siège de FerroPem à Chambéry, ce jeudi 12 décembre en début d'après-midi.
Une réunion entre partenaires sociaux et direction de l'entreprise de fabrication du silicium s'est déroulée, malgré l'absence d'électricité dans l'immeuble, celle-ci ayant été coupée. FerroPem pâtit de l'effondrement du cours de la matière première qu'il produit. Trois de ses sites ont déjà été fermés, dont deux en Savoie, à La Léchère et au Bochet. Un quatrième menace de fermer au mois de janvier. FerroPem emploie 400 personnes dans le département.
Concurrence déloyale du silicium chinois
La concurrence déloyale du silicium chinois, dix fois plus taxé aux États-Unis qu'en Europe et le coût fluctuant de l'électricité pour cette industrie très énergivore, menacent l'activité de l'entreprise, qui a déjà dû fermer plusieurs de ses fours. Après deux heures de réunion, les syndicats sont ressortis dépités. Selon eux, il n'y a aucune avancée notable. "Il n’y a rien qui nous rassure car de toutes façon on n’a pas les finances pour payer nos fournisseurs, ni pour acheter de la marchandise. A un moment ou à un autre, les fours vont s’arrêter", s'inquiète Roger Roelandts, délégué FO FerroPem.
Même son de cloche du côté de la CGT : "Les fours de la société s’arrêtent les uns après les autres. L’inquiétude qu’on a envers les fournisseurs engendre indirectement les arrêts de fours".
La crainte d'une liquidation
Mais pour le directeur général de FerroPem, Eric Faujour, les arrêts actuels de sites tendent avant tout à faire remonter le cours actuel du silicium : "Aujourd’hui, on a tout un plan d’action qui devrait permettre de passer la crise, ou en tout cas, les mois qui viennent, de façon à pouvoir faire la jonction avec la reprise qui est attendue courant de l’été prochain".
Durant la réunion, des pétards ont été lancés, des extincteurs vidés, quelques meubles et plantes bousculés et des ordinateurs auraient été dégradés. Sur la terrasse, les manifestants ont gravé "tous en grève".
Même si les salaires sont maintenus pour l'instant, les syndicats redoutent une liquidation.