Depuis 4 ans, l’activité des urgences de l’hôpital de Chambéry a augmenté de 20% sans que les effectifs n’aient suivi. Les personnels sont à bout. Ils manifestent, ce mardi 11 juin 2019, alors que le Sénat doit adopter le projet de loi Santé porté par Agnès Buzyn.
Ils ont répondu à un appel à la grève nationale porté par plusieurs syndicats, FO, CFDT, CGT.
Infirmiers, aides-soignants, secrétaires, ambulanciers manifestent ce mardi devant l'hôpital de Chambéry.
En 4 ans à Chambéry (2014-2018) l'activité des Urgences a augmenté de plus de 20 % pour atteindre les 140 passages par jour en moyenne (51 000 par an) pour 8 infirmiers (6 la nuit) payés 1480 euros nets en début de carrière.
Parmi les grévistes, des inconnus : les Assistants de Régulation Médicale, la première personne à qui vous parlez quand vous appelez le 15. Plus de 560 appels par jour (+27% en 4 ans) pour 5 assistants en haute-saison d'hiver (sinon 4).
Tous estiment que les conditions de travail actuelles ne permettent plus de soigner dignement et en toute sécurité.
Les personnels de l'hôpital dénoncent, par ailleurs, la multiplication des inciviltés et violences quotidiennes dont ils sont victimes.
Ils réclament une augmentation des effectifs, une valorisation des salaires et une reconnaissance de la pénibilité du travail…
Et appellent à signer une pétition nationale de soutien aux services d'accueil des urgences pour faire pression sur le gouvernement alors que le Sénat doit adopter aujourd'hui le projet de loi Santé porté par Agnès Buzyn.
Projet dont l'objectif est de mieux organiser le système de santé dans les territoires pour désengorger les urgences tout en renforçant l'accès aux soins.
Nous avons appelé le médecin et député macroniste grenoblois Olivier Véran, qui siègeait aujourd'hui à l'Assemblée. Il nous a déclaré, je cite : "on n'est plus à l'époque des rustines, la loi est nécessaire pour changer l'organisation. Mais la santé est un système long à changer".