Après la découverte de traces de glyphosate dans leurs urines, 63 "pisseurs volontaires" se pourvoient en justice devant le tribunal de Chambéry (Savoie), mercredi 19 juin. Ils ont porté plainte contre X, dénonçant un danger pour la santé humaine.
Le mouvement prend de l'ampleur partout en France : les "pisseurs de glyphosate" se lancent dans un combat judiciaire après la découverte de pesticides dans leurs urines. En Savoie, l'ensemble des prélèvements effectués sur une soixantaine de personnes se sont révélés positifs, selon plusieurs collectifs. C'est pourquoi 63 Savoyards ont porté plainte contre X devant le tribunal de Chambéry, mercredi 19 juin, après avoir traversé la ville... en calèche.
"Quel que soit le taux mesuré, ce n'est pas normal qu'une molécule complètement artificielle soit retrouvée dans nos corps", estime Marc Pascal, membre du collectif des "pisseurs de glyphosate". Galvanisés par les trois procès perdus par Monsanto (la firme qui fabrique l'herbicide) aux Etats-Unis, les plaignants dénoncent "le manque d’information des consommateurs et la dangerosité de leurs produits".
Les taux de glyphosate retrouvés dans les urines varient d'une personne à l'autre : entre 0,35 et 7 ng/ml, selon les collectifs "Les Amis de la Terre", "Stop OGM 73" et "On veut des Coquelicots". "Il s’agit d’un scandale sanitaire d’autant plus inadmissible qu’il est à l’échelle planétaire et que cela fait plusieurs décennies que de nombreux citoyens et scientifiques tirent la sonnette d’alarme", dénoncent encore les "pisseurs volontaires" dans un communiqué, réclamant des explications aux entreprises fabriquant l'herbicide mis en cause.
Dans leur action en justice, les militants mettent en cause les personnes en responsabilité au sein des firmes fabriquant des pesticides à base de glyphosate et celles en responsabilité au sein des organismes ayant contribué à leur mise sur le marché. Une action qui se veut médiatique avec une traversée des rues en calèche, des tee-shirts floqués du taux de glyphosate mesuré pour chaque plaignant et un déploiement de banderoles : "J'ai des pesticides dans mes urines ! Et toi ?".
Outre un danger présumé sur la santé humaine, les plaignants pointent "des conséquences mondiales dramatiques" et appellent à "une solidarité internationale et un respect de l’agriculture paysanne vivrière dans tous les pays".