Réchauffement climatique : comment une entreprise solidaire et citoyenne produit de l'électricité locale à Chambéry

À Chambéry, une entreprise solidaire se mobilise pour proposer une énergie plus verte. Créée par une vingtaine de citoyens et soutenue par des sociétaires locaux, la société investit les bâtiments publics et privés pour installer des panneaux photovoltaïques.

EnergiCimes est une nouvelle entreprise solidaire sur le territoire de Chambéry. Fondée par une vingtaine de bénévoles, elle investit tout type de bâtiments, publics et privés, pour installer des panneaux solaires. Et ainsi produire de l’énergie verte.

Son sixième chantier s’est réalisé sur la toiture du stade Mager, à Chambéry. Au total, 180 m² de panneaux photovoltaïques ont été posés. Cette activité locale n’a demandé aucun investissement financier à la mairie. "Matériellement, ça n’a rien coûté parce que c’est simplement une toiture qu’on met à disposition d’une société qui va exploiter l’équipement", explique Jimmy Baabaa, adjoint au maire en charge de la transition écologique.

"C’est très important l’autonomie, l’indépendance d’un territoire, de pouvoir produire sa propre énergie."

Sylvie Delorme, Co-directrice d'EnergiCimes

Pour la mairie, c’est un moyen de mettre à contribution ses bâtiments dans la transition écologique, sans devoir débourser au niveau du matériel. Pour financer ses investissements, l’entreprise solidaire compte sur l’épargne de ses sociétaires, qui ont un profil particulier. "Ce sont souvent des personnes qui habitent sur le bassin chambérien et qui sont sensibles aux questions énergiques, aux questions reliées comme le dérèglement climatique, qui se questionnent sur l’origine de l’énergie qu’ils consomment", décrit Yohan Salmon, membre du conseil de gestion d'EnergiCimes.

"On voit bien aujourd’hui comment on est dépendant de l’international dès qu’il y a des petits problèmes géopolitiques, les impacts que ça a. Donc, c’est très important l’autonomie, l’indépendance d’un territoire, de pouvoir produire sa propre énergie. Et le fait que le citoyen s’implique, ça le rend acteur aussi. Il fait peut-être plus attention après quand il consomme de l’électricité puisqu’il sait comment elle est produite", ajoute Sylvie Delorme, co-directrice d'EnergiCimes.

Parmi les actionnaires, il y a également cinq collectivités locales et une société locale. Au total, 170 sociétaires soutiennent l'entreprise, pour un capital de 190 000 euros. "Du coup, la moyenne se trouve autour des 1000 euros par sociétaire", indique Yohan Salmon.

50% des bénéfices financeront des nouveaux projets

L’objectif des épargnants n’est pas de faire de l’argent selon ce dernier. "Leur objectif est de soutenir un mouvement citoyen, de diversifier leur épargne, de contribuer à la transition énergétique locale. Notre modèle de financement, c’est qu’on va mettre 1/3 de fonds propres et 2/3 d’emprunt bancaire. Ça veut dire qu’avec 500 euros de sociétariat, on peut développer jusqu’à 1500 euros de panneaux photovoltaïques."

L’énergie verte est ensuite revendue à EDF. Les revenus permettent de financer de nouveaux projets mais aussi de rémunérer les actionnaires. Lorsque l'entreprise touchera des bénéfices, 50% seront reversés dans la structure afin de réinvestir dans des nouveaux projets. Pour pouvoir sécuriser le modèle de la société solidaire, les sociétaires s’engagent pour trois ans.

Depuis 2019, Energicimes a déjà recouvert 1700 m² de toits avec des panneaux solaires. Une surface que l’entreprise solidaire espère tripler d’ici deux ans.