L'alpiniste et guide de haute montagne chambérien Serge Coupé est décédé à l'âge de 94 ans. Pionnier de l'escalade en Oisans, en Chartreuse et dans le Vercors, il était le dernier survivant de l'expédition française au Makalu en 1955.
Il était l'un des pionniers de l'escalade en Chartreuse, dans le Vercors et l'Oisans. Serge Coupé est décédé à l'âge de 94 ans, laissant derrière lui des ascensions et des livres magnifiques. Il était également de l'expédition française menée par Jean Franco qui a vaincu pour la première fois le Makalu ( 8 481 m) en 1955, au côté de noms prestigieux, Lionel Terray, Guido Magnone, Jean Bouvier, Pierre Leroux et André Vialatte.
Lors de cette expédition, il avait été malade au camp de base, et il a dû rattraper tout le monde en partant du camp de base pour arriver au sommet à temps, une anecdote confiée par Lionel Terray à l'explorateur Jean-Louis Bernezat (Bernouze), un copain de Serge Coupé.
Cet ancien résistant, guide de haute montagne et alpiniste de haut niveau, a longtemps dirigé l'office HLM de Chambéry. "Il est l'un des tous premiers à avoir ouvert de multiples voies en Chartreuse, dans le Vercors ou dans l'Oisans" rappelle Pascal Sombardier, qui a écrit quelques livres avec lui aux éditions Glénat. "Dans les années 50, il a ouvert une voie express dans la face nord du Dôme de neige des Ecrins, une falaise de 1000 mètres, et les guides du coin l'ont engueulé à l'époque, tellement c'était engagé ".
Compagnon de cordée et guide, lui aussi, Pierre Fresneau l'a connu dans sa jeunesse. "Il était venu à la montagne par le scoutisme comme beaucoup de jeunes à l'époque". C'est lui qui m'a mis à la montagne, il avait un vrai talent pour découvrir des itinéraires. Il était très minutieux et très précis dans ses explications".
Solitaire, très exigeant et autoritaire, l'homme avait deux autres passions : la photo et la pêche. "Il connaissait les coins les plus reculés des lacs de montagne des Alpes" raconte Pascal sombardier, et il a écrit des dizaines de livres sur cette passion.
Guide mais pas trop, Serge Coupé préférait grimper seul et fuyait les distinctions. "Il avait du talent mais restait modeste, discret sans jamais rien revendiquer" ajoute Jean Michel Asselin, écrivain, spécialiste de montagne, "il a eu une vie qui rend heureux, très belle, il y a eu de la longévité dans sa passion, on l'imagine toujours accroché à son calcaire, et ce sera difficile de ne pas pouvoir lui rendre hommage en dehors des réseaux sociaux."