L'avocat de la mère d'Anna-Chloé, jeune fille grièvement blessée au visage après une chute dans la cour de son collège à Chambéry, maintient la thèse d'une agression raciste. Une version qui avait été fermement réfutée par le procureur.
Anna-Chloé, collégienne de Chambéry, a été grièvement blessée au visage dans la cour de son établissement. Des photographies de son visage tuméfié, postées par sa mère, ont rapidement enflammé les réseaux sociaux. Cette dernière affirme que sa fille a été victime d’une agression à caractère raciste.
Des propos maintenus par son avocat, selon qui la jeune fille a reçu "deux coups" et a été "griffée à un doigt" par un camarade. "Au moment où Anna partait faire un signalement au responsable, les autres l'ont poussée par-derrière et elle a buté sur le banc en acier" dans la cour, a poursuivi Me Fabien Ndoumou sur BFMTV.
Une version réfutée "fermement" dimanche par le procureur de Chambéry, Pierre-Yves Michau. Évoquant "plusieurs témoignages", il affirme que l'adolescente était "seule" à cet endroit de la cour au moment de sa chute.
"Je ne sais pas sur quelle base le procureur a pris cette décision, la jeune Anna n'avait pas encore été auditionnée", a relevé Me Ndoumou, précisant que la collégienne doit être entendue mercredi par les enquêteurs.
"Aucune trace de harcèlement"
Le procureur avait déclaré lundi à l'AFP que "quand la mère est venue déposer plainte au commissariat au nom de sa fille, elle a dit ignorer si sa fille était tombée toute seule ou si elle avait été poussée, et elle a indiqué que sa fille elle-même ne pouvait pas le dire". Elle a également évoqué des caméras de vidéosurveillance dont elle n'aurait pas pu visionner les images.
A ce stade, il n'y a aucune trace de harcèlement quelconque à aucun moment.
Pierre-Yves Michau, procureur de Chambéry
Le rectorat a indiqué que ces caméras "n'enregistrent rien et ne sont pas exploitées en temps réel". Il a ajouté qu'il n'était "pas informé à ce stade" d'éventuels faits de racisme à l'encontre de l'élève.
Dans un texte devenu viral sur Internet, sa mère dénonce une agression. Elle écrit que "depuis la rentrée", sa fille "subit des violences verbales racistes, et même physiques" qui seraient à l'origine des faits.
Selon le procureur, "à ce stade, il n'y a aucune trace de harcèlement quelconque à aucun moment". Il a précisé qu'elle avait en revanche été visée par une plainte "pour des menaces" envers une camarade.
Le directeur du collège menacé
Au cours de cette affaire, l'adresse personnelle du directeur du collège a été diffusée. Il a été placé sous protection policière après des menaces de mort et a déposé plainte, selon son avocat, Me Pierre Perez.
La mère a lancé une cagnotte en ligne pour "aider à payer les honoraires et dépenses non prises en charge", qui a réuni plus de 15 000 euros. Une pétition a aussi récolté près de 17 000 signatures.
"Je m'en fous de la visibilité, je m'en fous de l'argent, cela ne rend pas la santé à mon enfant. Ce n'est pas le genre de plaie qu'on va réparer, elle va garder cela à vie", a déclaré la mère dimanche à Paris.